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Commerce: Pékin et Washington se donnent 90 jours pour un accord

La délégation chinoise, emmenée par le président chinois Xi Jinping, rencontrait celle des Etats-Unis, dirigée par le président américain Donald Trump, à l'occasion d'un dîner. © KEYSTONE/AP/PABLO MARTINEZ MONSIVAIS
La délégation chinoise, emmenée par le président chinois Xi Jinping, rencontrait celle des Etats-Unis, dirigée par le président américain Donald Trump, à l'occasion d'un dîner. © KEYSTONE/AP/PABLO MARTINEZ MONSIVAIS
Xi Jinping et Donald Trump se sont rencontrés à Buenos Aires lors d'un dîner. © KEYSTONE/AP/PABLO MARTINEZ MONSIVAIS
Xi Jinping et Donald Trump se sont rencontrés à Buenos Aires lors d'un dîner. © KEYSTONE/AP/PABLO MARTINEZ MONSIVAIS


Publié le 02.12.2018


Les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping ont déclaré samedi une trêve dans leur conflit commercial, qui menace l'économie mondiale, en conclusion du sommet du G20 à Buenos Aires. Ils se sont engagés à trouver un accord d'ici à 90 jours.

Les chefs d'Etat des deux premières puissances économiques ont "trouvé un accord pour mettre fin à la mise en oeuvre de nouveaux droits de douane", a indiqué le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi, après un dîner de travail de plus de deux heures des dirigeants et de leurs conseillers.

Le vice-ministre du commerce Wang Shouwen a précisé que Washington renonçait à porter comme prévu de 10% à 25% les droits de douane sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises - la moitié du total - à partir du 1er janvier. Mais la Maison-Blanche a fait savoir que cette décision n'était que suspendue, plus précisément pour une durée de 90 jours.

La Chine a accepté en contrepartie d'acheter "un très grand nombre" de produits agricoles, énergétiques, industriels ainsi que d'autres produits américains pour réduire le déficit commercial entre les deux pays, a indiqué dans un communiqué la présidence américaine.

Une "réunion incroyable"

Si dans trois mois, aucun accord n'est trouvé avec Pékin sur des sujets commerciaux comme les transferts "forcés" de technologie, la propriété intellectuelle, l'espionnage informatique, les barrières non tarifaires ou l'agriculture, le taux sera relevé à 25%, a averti Washington.

Donald Trump a salué une "réunion incroyable et productive ouvrant des possibilités illimitées pour la Chine et les Etats-Unis." Wang Yi a lui parlé d'un résultat "gagnant-gagnant" de cette réunion, qui s'est déroulée dans une "atmosphère amicale et sincère".

A l'issue des discussions, le conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow, avait déclaré quant à lui que la rencontre avait été "très satisfaisante".

La surenchère de droits de douane entre la Chine et les États-Unis depuis le printemps pèse déjà sur la croissance mondiale. Le FMI estime qu'à court terme le PIB mondial pourrait être réduit de 0,75% si les tensions commerciales devaient encore s'accroître.

G20 désaccordé

La rencontre entre MM. Trump et Xi a éclipsé une bonne partie du sommet du G20, au cours duquel les principales économies mondiales ont pu seulement sauver les apparences en accouchant d'un communiqué commun. Ils y "notent les problèmes commerciaux actuels" sans condamner le protectionnisme, une formule bien pudique au regard de l'offensive "America First" de Donald Trump.

Dix-neuf pays "s'engagent à la pleine mise en oeuvre" de l'accord de Paris sur le climat, les Etats-Unis rappelant en toutes lettres leur rejet de ce dernier.

Les dirigeants des Etats membres du G20 se sont en outre mis d'accord sur une refonte de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de régler les contentieux commerciaux.

"C'est le communiqué final le plus faible jamais vu à un G20", a déclaré Thomas Bernes, expert du Center for International Governance Innovation et ancien négociateur canadien de ce sommet. "C'était le plus petit dénominateur commun. Cela pose la question de la crédibilité du G20 sur le commerce, mais aussi sur le climat", a-t-il ajouté.

Loin du ton compassé du communiqué, au cours des conférences de presse finales les dirigeants ont passé en revue leurs multiples désaccords. "La guerre va continuer" dans l'est rebelle de l'Ukraine tant que les autorités ukrainiennes actuelles "resteront au pouvoir", a ainsi martelé samedi Vladimir Poutine. Les Européens lui avaient pourtant demandé d'apaiser les tensions nées de l'arraisonnement dimanche de navires ukrainiens par la marine militaire russe.

Le président russe a par ailleurs accordé ses violons avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane pour prolonger un accord de baisse de la production de pétrole. Les deux hommes ont affiché une franche camaraderie pendant le sommet.

ats, afp, reu

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