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Condamné pour avoir trouvé un trésor avec un détecteur de métal

La découverte de la main en bronze de Prêles a rencontré un très large écho, bien au-delà du monde archéologique et des frontières nationales. © KEYSTONE/ARCHAEOLOGISCHER DIENST BERN/PHILIPPE JONER
La découverte de la main en bronze de Prêles a rencontré un très large écho, bien au-delà du monde archéologique et des frontières nationales. © KEYSTONE/ARCHAEOLOGISCHER DIENST BERN/PHILIPPE JONER


Publié le 25.09.2019


Le particulier qui avait découvert une main en bronze datant de 3500 ans à Prêles (BE) à l'aide d'un détecteur de métal a été condamné à une amende de 2500 francs. Le tribunal l'a reconnu mercredi coupable d'infractions à la loi sur la protection du patrimoine.

Ce détectoriste avait fait cette découverte archéologique qualifiée d'exceptionnelle le 7 octobre 2017 dans un champ situé près du village de Prêles, dans le Jura bernois. Une lame de poignard en bronze et une côte humaine étaient enfouies près de cette main sculptée en bronze avec une fine plaque d'or.

Cet homme, qui dit avoir pour habitude de parcourir les prairies avec son détecteur de métal pour dépolluer des terrains agricoles, a remis immédiatement ces objets au Service archéologique bernois. Mais l'office cantonal lui reproche d'avoir usé de son détecteur sans autorisation, et ceci à plusieurs reprises.

"J'ai été honnête et je ne regrette pas de l'avoir été", a déclaré l'accusé à sa sortie du Tribunal régional Jura bernois-Seeland à Moutier (BE). Pour lui, il n'est pas question de renoncer à son activité de détectoriste de loisir. "Si je trouve l'autre main, je l'apporte au Service archéologique cantonal bernois".

Activité à autorisation

Le juge unique Josselin Richard a donc suivi le Ministère public qui avait condamné l'accusé à une amende de 2500 francs par le biais d'une ordonnance pénale. Il l'a reconnu coupable d'infractions à la loi sur la protection du patrimoine commises à cinq reprises, dont celle liée à la découverte exceptionnelle de la main en bronze.

"Le prévenu n'est pas un pilleur et il n'est pas non plus animé par la cupidité mais par l'enthousiasme", a relevé le juge. "Mais il ne peut pas décider de faire de la détection de loisir où il l'entend", a ajouté le magistrat en soulignant que le prévenu avait pour dessein de faire également des trouvailles archéologiques.

Mais le prévenu s'en est défendu. Or la loi sur la protection du patrimoine du canton de Berne stipule que l'utilisation de moyens techniques pour fouiller le sol afin d'y découvrir des objets archéologiques est soumise à l'autorisation du service cantonal.

Détectoriste de loisir

Le quadragénaire se défend d'être un chasseur de trésors ou un pilleur de tombes. Il se définit comme un détectoriste de loisir qui vient en aide aux paysans pour dépolluer les champs en localisant des bouts de métal et apporte son appui aux personnes à la recherche d'objets perdus.

Le Service archéologique estime qu'en creusant après avoir capté un signal on risque de détruire un site archéologique. Si le chercheur pense avoir fait une découverte, il doit laisser l'endroit comme il l'a trouvé et informer l'office compétent pour éviter que l'on ne perde des informations.

Quant à la fameuse main en bronze, elle peut être admirée au Nouveau Musée Bienne avant de partir pour l'Allemagne. Elle sera exposée à partir du 15 novembre à Halle dans un musée consacré à la préhistoire.

ats

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