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Conférence nationale pour prévenir la pauvreté en Suisse

La pauvreté existe aussi en Suisse. La Conférence nationale contre la pauvreté qui s'est ouverte à Bienne entend faire le point de la lutte contre ce fléau qui touche quelque 530'000 personnes (photo prétexte). © KEYSTONE/CHRISTOF SCHUERPF
La pauvreté existe aussi en Suisse. La Conférence nationale contre la pauvreté qui s'est ouverte à Bienne entend faire le point de la lutte contre ce fléau qui touche quelque 530'000 personnes (photo prétexte). © KEYSTONE/CHRISTOF SCHUERPF


Publié le 22.11.2016


En Suisse, quelque 530'000 personnes sont touchées par la pauvreté. Face à ce phénomène qui menace de s'étendre, la Conférence nationale contre la pauvreté qui s'est ouvert mardi à Bienne insiste sur l'urgence de renforcer la prévention.

Le risque de pauvreté dépend largement de la situation familiale et du niveau de formation, rappelle la Conférence nationale contre la pauvreté. Les groupes les plus exposés sont sans surprise les familles monoparentales, les personnes vivant seules et les personnes sans formation professionnelle.

La Conférence contre la pauvreté qui s'est ouverte en présence de 370 participants doit dresser un bilan intermédiaire du Programme national contre la pauvreté, lancé en 2014, et d'une durée de cinq ans. Ce programme a pour objectif de définir des moyens de prévention et de lutte contre la pauvreté en Suisse.

Mis en oeuvre conjointement par la Confédération, les cantons, les villes et les communes ainsi que des organisations de la société civile, le Programme national contre la pauvreté veut mettre en réseau les acteurs et encourager la collaboration entre eux.

Pauvreté cachée

"En Suisse, la pauvreté n'est souvent même pas perçue extérieurement. Elle se passe en quelque sorte dans l'ombre", a souligné le maire de Bienne Erich Fehr. Pour l'élu socialiste, bien des personnes frappées par la pauvreté ont honte de s'annoncer auprès des services publics. "Parfois par ignorance, mais parfois aussi par gêne".

La thématique du non-recours à l'aide sociale a été développée par Jean-Pierre Tabin, professeur à la Haute école de travail social et de la santé à Lausanne. "On insiste sur les abus à l'aide sociale, mais pas sur le non-recours à l'aide sociale", a-t-il souligné en évoquant ces personnes qui auraient droit à percevoir des prestations, mais qui ne les touchent pas.

Non-recours aux prestations

Plusieurs raisons expliquent ce non-recours à des prestations: la lourdeur de la bureaucratie, une méconnaissance du système, un dispositif complexe ou la peur d'une discrimination et d'une stigmatisation.

"Le non-recours est un problème social majeur", a insisté Jean-Pierre Tabin. Pour ce professeur, il faut associer les personnes concernées à la conception des politiques sociales et aux réformes de l'aide sociale. "Il y a tout à y gagner", a-t-il ajouté sous les applaudissements des participants.

Pour Caritas Suisse, l'on ne peut pas s'attaquer à la pauvreté seulement par des prestations de l'aide sociale. Cette organisation estime que l'objectif le plus important est de la prévenir. "La Confédération doit endosser la responsabilité d'une mise en oeuvre au plan fédéral", écrit Caritas qui relève que le Parlement fédéral doit poser les bases nécessaires à cette prévention.

ats

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