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Conflits: Berne appelle à punir les assauts contre le patrimoine

La secrétaire d'Etat Pascale Baeriswyl a affirmé que la Suisse allait oeuvrer pour que davantage d'Etats s'associent à la protection des biens culturels dans les conflits. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
La secrétaire d'Etat Pascale Baeriswyl a affirmé que la Suisse allait oeuvrer pour que davantage d'Etats s'associent à la protection des biens culturels dans les conflits. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 25.04.2019


La Suisse veut que les responsables des destructions du patrimoine culturel dans les zones de conflits soient punis. Elle a dit jeudi à Genève qu'elle contribuera aux efforts pour convaincre davantage d'Etats à s'engager pour la protection des biens.

Du Mali à l'Irak, ces destructions culturelles ont été "les plus importantes depuis la Seconde Guerre mondiale" et sont "intolérables", a affirmé la secrétaire d'Etat aux affaires étrangères Pascale Baeriswyl. Ces violences ont été reconnues pour la première fois comme des crimes de guerre et des responsables ont été condamnés. "Nous devons veiller à ce que ces actes ne restent pas impunis", a ajouté Mme Baeriswyl au début d'une conférence de deux jours organisée par l'UNESCO avec le soutien de la Suisse.

Le Conseil fédéral a décidé début mars d'une politique pour conclure de nouveaux accords bilatéraux sur l'importation et le retour de biens culturels illégalement exportés. Mais aussi améliorer l'acheminement d'indications permettant le lancement de poursuites pénales.

Plus de 80 Etats

La réunion de Genève a été prévue pour commémorer les 20 ans du Second protocole à la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels dans les conflits. Plus de 80 Etats, dont la Suisse, sont partie à cet accord. Celui-ci avait notamment abouti à une liste de sites que les combattants doivent s'engager à préserver.

Et devant les participants, la secrétaire d'Etat a souhaité que cet arrangement obtienne "davantage de visibilité sur la scène internationale". La Suisse oeuvrera pour que davantage d'Etats s'associent.

Plus de 250 personnes sont réunies jusqu'à vendredi, dont plusieurs ministres de la culture de pays affectés par des destructions de leur patrimoine lors de conflits sont présents. Les participants doivent évaluer l'application du Protocole.

Plusieurs activités depuis Genève

Plusieurs institutions sont actives à Genève sur ces chantiers. Parmi elles, l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH), établie il y a près de 2 ans, est entrée récemment dans une phase plus concrète.

Elle avait auparavant aidé à la réhabilitation du musée de Mossoul et à la restauration du monastère de Mar Behnam, endommagé et détruit par l'Etat islamique (EI) en Irak, mais également pour le tombeau des Askia à Gao au Mali.

L'ALIPH prévoit notamment d'appuyer des refuges pour les oeuvres menacées dans les pays concernés ou dans des pays tiers. En dehors de ce cadre, Genève s'était associée de son côté en mars 2018 à plusieurs autres municipalités sur une Déclaration pour constituer à terme un réseau de villes-refuges.

La Suisse, qui soutient l'ALIPH, avait proposé, avant même le lancement de l'organisation, d'établir un tel dispositif pour des conservations temporaires d'oeuvres à Affoltern am Albis (ZH). Mais aucune demande "concrète" n'a encore eu lieu, a dit à Keystone-ATS le responsable de cette question au sein de l'administration fédérale, Rino Büchel.

Selon la Suisse, les Etats peuvent aussi utiliser le Second protocole pour prévenir les conséquences des catastrophes naturelles ou techniques sur les biens culturels. Berne a mené un inventaire et étendu le lien entre collectivités. Le numérique constitue aussi un instrument sur cette question.

ats

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