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Coup de filet contre une milice qui voulait enlever une gouverneure

Gretchen Whitmer avait décrété à la mi-mars des restrictions parmi les plus sévères des Etats-Unis pour freiner l'épidémie due au nouveau coronavirus dans le Michigan, devenant la cible régulière d'attaques de Donald Trump. © KEYSTONE/AP
Gretchen Whitmer avait décrété à la mi-mars des restrictions parmi les plus sévères des Etats-Unis pour freiner l'épidémie due au nouveau coronavirus dans le Michigan, devenant la cible régulière d'attaques de Donald Trump. © KEYSTONE/AP


Publié le 09.10.2020


Treize hommes liés à un groupe américain d'extrême droite ont été inculpés après avoir conspiré pour enlever la gouverneure démocrate du Michigan, une farouche opposante au président américain Donald Trump. Ils voulaient aussi attaquer des institutions.

Six des conspirateurs, considérés comme des "extrémistes violents" par le procureur avaient prévu d'enlever Gretchen Whitmer avant l'élection présidentielle du 3 novembre, puis de la juger pour "trahison", selon l'acte d'accusation rendu public jeudi.

Sept autres hommes associés au groupuscule local "Wolverine Watchmen" ont également été arrêtés et inculpés pour avoir planifié "une opération en vue d'attaquer le bâtiment du Capitole et enlever des responsables du gouvernement, dont la gouverneure", a ajouté la ministre de la justice du Michigan.

Ces miliciens ont également "proféré des menaces de violences pour provoquer une guerre civile", a-t-elle expliqué. La gouverneure s'est dit effarée par la nouvelle. Elle a accusé le président américain Donald Trump de "légitimer" les actions des "terroristes de l'intérieur", en refusant notamment de condamner les partisans du suprémacisme blanc la semaine dernière, lors de son débat face au candidat démocrate à la Maison-Blanche, Joe Biden.

"Libérer le Michigan"

L'enquête a débuté au début de l'année quand le FBI, la police fédérale américaine, "a appris sur les réseaux sociaux qu'un groupe d'individus parlait de renverser par la violence certaines composantes du gouvernement et des forces de l'ordre", selon l'acte d'accusation.

Les six accusés, qui ont été arrêtés, reprochaient notamment à la gouverneure d'être un "tyran" et d'exercer "un pouvoir sans contrôle". Mme Whitmer avait décrété à la mi-mars des restrictions parmi les plus sévères du pays pour freiner l'épidémie due au nouveau coronavirus dans son Etat du nord des Etats-Unis, à l'époque l'un des plus touchés par le Covd-19.

Elle est alors devenue la cible régulière d'attaques de M. Trump, qui avait dans un tweet appelé à "libérer le Michigan". Des milliers d'opposants au confinement, certains lourdement armés, ont manifesté à plusieurs reprises pour la réouverture de l'économie locale.

A la fin avril, des manifestants armés étaient même entrés dans le Capitole, le siège du gouvernement du Michigan, pour exiger l'assouplissement des mesures sanitaires.

Pour mener à bien leur projet, les six hommes ont contacté les "Wolverine Watchmen", avec qui ils se sont entraînés pour l'opération. Plusieurs scénarios d'enlèvement avaient été envisagés.

Les conspirateurs ont surveillé les différentes résidences de la gouverneure et testé des engins explosifs artisanaux, a expliqué le procureur. Ils ont également tenté d'acheter d'autres explosifs, selon un agent du FBI sous couverture cité dans l'acte d'accusation.

ats, afp

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