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Coup de pouce du Conseil des Etats pour les échanges linguistiques

Fonds supplémentaires en vue pour encourager le romanche (image symbolique). © KEYSTONE/ARNO BALZARINI
Fonds supplémentaires en vue pour encourager le romanche (image symbolique). © KEYSTONE/ARNO BALZARINI


Publié le 16.09.2020


La culture bénéficiera d'une enveloppe plus importante pour les années 2021-2024. Le Conseil des Etats a accepté mercredi une rallonge de 20 millions de francs pour la culture du bâti et ajouté près de 10 millions, en faveur notamment des échanges linguistiques.

Au final, les sénateurs se sont montrés plus généreux que le National. Le paquet qu'ils ont ficelé prévoit désormais un montant total de 966,5 millions, soit 9,6 millions de plus que la Chambre du peuple. Le Conseil fédéral prévoyait 934,5 millions. Le projet poursuit les axes d’action définis pour 2016-2020: cohésion sociale, participation culturelle, création et innovation.

Par 29 voix contre 11, les Etats ont doté la culture du bâti de 20 millions supplémentaires, portant l'enveloppe à 123,9 millions. Les moyens financiers prévus sont suffisants, s'est défendu le ministre de la culture Alain Berset. Ce sont les structures qu'il faut développer, en particulier avec les cantons.

Romanche encouragé

L'encouragement du rhéto-romanche et des échanges linguistiques a été longuement discuté au nom de la cohésion nationale. Par 37 voix contre 4 et contre l'avis de sa commission, le Conseil des Etats a accepté d'octroyer 1,2 million pour l'encouragement du rhéto-romanche, comme le souhaite le National.

Cette langue ne doit pas seulement être soutenue dans les Grisons, mais aussi dans le reste de la Suisse, a estimé Marina Carobbio (PS/TI). L'aide actuelle ne suffit pas, a ajouté Stefan Engler (PDC/GR). Avec des moyens supplémentaires, de nouveaux projets pourront être mis en place dans les écoles au-delà de la région concernée.

Les sénateurs ont aussi débloqué 10 millions supplémentaires pour la mobilité et les échanges par 26 voix contre 17, créant une divergence avec la Chambre du peuple. Tous les jeunes devraient vivre une telle expérience durant leur formation, a expliqué Johanna Gapany (PLR/FR). La diversité linguistique est un pilier de la Suisse et elle doit être entretenue pour favoriser la cohésion nationale, a-t-elle argumenté.

Memoriav délaissé

Le centre de compétence pour les questions relatives au patrimoine audiovisuel analogique ou numérique, Memoriav, ne devrait en revanche pas bénéficier de ressources supplémentaires. Contrairement au National, les sénateurs ont refusé, par 21 voix contre 17, de lui attribuer 1,2 million. A l'inverse, la Fondation suisse pour la photographie devrait obtenir 800'000 francs supplémentaires.

Les deux fondations sont complémentaires, a défendu Elisabeth Baume-Schneider (PS/JU). Toutes deux doivent être soutenues. Memoriav joue un rôle fédérateur. Ses missions augmentent et des moyens supplémentaires lui sont nécessaires. Il en va de même pour la Fondation suisse pour la photographie dont la numérisation est un processus essentiel.

Pro Helvetia soutenu

Plusieurs coupes ont été balayées. L'UDC aurait notamment souhaité ôter 7 millions du financement de Pro Helvetia. La Fondation conserve donc son enveloppe de 180,4 millions et pourra continuer à soutenir le design et les médias interactifs.

Le Musée national suisse et l'Office fédéral de la culture ne seront pas non plus amputés de 5,7 millions, respectivement 11,5 millions. Et l'enveloppe globale pour les langues ne sera pas réduite de 7,5 millions.

A l'origine de ces propositions de coupes, Jakob Stark (UDC/TG) s'est dit préoccupé par les dépenses liées à la pandémie de Covid-19 qui vont mettre à mal les finances fédérales ces prochaines années. Des économies sont nécessaires dans tous les domaines, a-t-il estimé. Il ne faut pas mélanger les mesures, a répondu Matthias Michel (PLR/ZG). Il s'agit ici de dépenses ordinaires qu'il n'y a pas lieu de couper.

Plus pour le cinéma

Le message culture pour les années 2021-2024 fait la part belle au cinéma qui obtient le plus de moyens, soit 209,1 millions. Le Conseil des Etats s'est cependant uniquement penché sur le plafond des dépenses pour le septième art.

Les autres mesures, plus controversées, seront discutées lors de la prochaine session. Il s'agit notamment de la taxe pour les plateformes en ligne, telles que Netflix ou Disney, au profit du cinéma suisse ou encore de la part obligatoire de films européens dans leur programme.

Le projet repasse au Conseil National.

ats

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