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Coup de théâtre dans le procès de l'homicide de Frasses (FR)

Le 11 mai 2013, un ressortissant italien d'origine kosovare avait été tué par balle devant le garage de sa maison à Frasses (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le 11 mai 2013, un ressortissant italien d'origine kosovare avait été tué par balle devant le garage de sa maison à Frasses (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 11.07.2018


Coup de théâtre dans le procès en appel des deux hommes accusés de l'homicide de Frasses (FR). Le Tribunal cantonal de Fribourg a modifié le jugement de première instance, en admettant partiellement le recours des deux individus.

Le premier, originaire de Macédoine, a été reconnu coupable de complicité d'assassinat et d'infraction à la loi fédérale sur les armes. Il a été condamné à une peine de neuf ans de détention, sous déduction des jours déjà accomplis depuis le 12 décembre 2013.

Le second individu, d'origine kosovare, a quant à lui été reconnu coupable d'assassinat et d'infraction à la loi fédérale sur les armes, a jugé mercredi la Cour d'appel du Tribunal cantonal. Il est donc condamné à une peine de 20 ans de détention, sous déduction des jours effectués du 20 août 2013 au 2 septembre 2017.

Dans son jugement, le tribunal a estimé que la procédure n'a pas permis de prouver que ce dernier avait bel et bien tiré sur la victime. La Cour a néanmoins retenu un rôle de coauteur et une absence particulière de scrupules, ce qui explique ce chef d'accusation.

Quant au Macédonien, la Cour a estimé qu'il avait participé à une réunion préparatoire à son domicile peu de temps avant les faits. Il a également aidé à l'acquisition d'armes, a accepté de servir d'alibi à son comparse et d'offrir un lieu de repli.

Les deux trentenaires avaient été condamnés début 2016 en première instance à la prison à perpétuité par le tribunal pénal de la Broye, qui s'était basé sur un faisceau d'indices, dont des traces d'ADN. Niant toute implication dans le drame, ils avaient tous deux fait appel.

Evasion

Le procès en appel avait débuté le 3 juillet dernier. L'homme originaire de Macédoine était seul sur le banc des accusés, son complice s'étant évadé l'an dernier de la Prison centrale de Fribourg.

Les avocats de cet homme âgé de 34 ans estimaient que rien dans le dossier ne permettait de prouver que leur client était à Frasses le soir du drame et qu'il aurait tiré sur la victime. Ils avaient donc plaidé l'acquittement pour les charges d'assassinat et de complicité.

Certain de sa "lourde implication", le procureur Fabien Gasser avait lui principalement conclu lors des débats à la confirmation du jugement de première instance. Reconnaissant toutefois ne pas être entièrement sûr qu'il avait bel et bien tiré sur la victime, il avait subsidiairement conclu à une admission partielle du recours, proposant une peine privative de liberté de 12 ans.

Le Ministère public n'avait en revanche "aucun doute" sur la culpabilité du second individu, qui n'a toujours pas été retrouvé. Par la voix de son avocat, ce dernier avait plaidé la complicité de meurtre, reconnaissant avoir participé à l'acquisition d'armes, fait office de chauffeur sous la contrainte et aidé à la fuite de l'auteur du crime.

Tué par balles

Pour mémoire, les faits remontent au 11 mai 2013, quand un ressortissant italien d'origine kosovare, âgé de 36 ans, avait été tué par balle devant le garage de sa maison à Frasses, alors qu'il venait de rentrer en voiture avec son épouse et ses quatre enfants.

Le crime commis était une vengeance dans le cadre d'un long conflit sanglant entre des familles suspectées de trafic de stupéfiants, qui a fait de nombreuses victimes au Kosovo, dont plusieurs enfants. L'un des deux condamnés en première instance, proche de l'une des familles, a perdu son frère en 2003 dans le cadre de ce conflit.

ats

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