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Cour suprême: Trump veut accélérer la confirmation de son juge

Le candidat de Donald Trump à la Cour suprême Brett Kavanaugh s'est efforcé lors d'un entretien à FOX News de contredire l'image de jeune fêtard débridé brossée par ses accusatrices. © KEYSTONE/AP/JACQUELYN MARTIN
Le candidat de Donald Trump à la Cour suprême Brett Kavanaugh s'est efforcé lors d'un entretien à FOX News de contredire l'image de jeune fêtard débridé brossée par ses accusatrices. © KEYSTONE/AP/JACQUELYN MARTIN


Publié le 25.09.2018


La Maison Blanche a souhaité mardi passer à la vitesse supérieure avec un vote du Sénat sur son candidat à la Cour suprême le plus rapidement possible. Brett Kavanaugh est accusé d'agressions sexuelles remontant aux années 80.

Jeudi aura lieu l'audition publique jeudi d'une voire deux femmes qui l'accusent. Appelé à retirer sa candidature par des élus démocrates ou des militants féministes, le juge Brett Kavanaugh, 53 ans, refuse de se laisser "intimider" par ce qu'il considère n'être qu'une "campagne de calomnies" destinée à faire dérailler sa confirmation.

Donald Trump, qui a choisi ce magistrat conservateur pour satisfaire sa base électorale, a fait savoir lundi qu'il restait "à fond" derrière son candidat, "un homme parfait" victime selon lui de manoeuvres "politiques".

Et maintenant "le président veut que le processus aboutisse à un vote" du Sénat, seul habilité à donner le feu vert pour les postes de juge à vie à la Cour suprême, a déclaré mardi la porte-parole de la Maison blanche Sarah Sanders.

"C'est injuste de continuer à traîner et de mettre des bonnes personnes à l'épreuve à cause de jeux politiques suscités par les démocrates", a-t-elle ajouté sur la chaîne Fox News.

Probablement à temps

Il paraît désormais peu probable que le juge soit confirmé à temps pour la reprise des audiences de la Cour suprême le 1er octobre, comme l'espérait la majorité républicaine qui continue toutefois à pousser pour un vote avant les élections législatives du 6 novembre.

L'entrée de Brett Kavanaugh à la Cour suprême placerait les juges progressistes en minorité au sein de cette juridiction chargée de veiller à la constitutionnalité des lois mais aussi de trancher les questions de société les plus épineuses, comme la régulation des armes à feu, le droit à l'avortement ou le mariage homosexuel.

Les démocrates se sont dressés contre le juge Kavanaugh dès sa nomination par le président Trump. Ils se sont ensuite saisis des accusations d'agressions sexuelles portées contre lui pour demander un report du vote de confirmation.

Et certains demandent désormais qu'il jette l'éponge. "Pour le bien de ce pays et l'intégrité de la cour, il devrait se retirer", a ainsi tweeté mardi le sénateur Jeff Merkley.

Pas question de céder

Pas question de céder, a rétorqué le magistrat, qui a martelé lundi dans une interview-confession avec la chaîne Fox News "n'avoir jamais commis d'agression sexuelle", allant jusqu'à livrer des détails intimes pour tenter de convaincre de son innocence.

"Je n'ai pas eu de rapport sexuel, ni rien s'en approchant, pendant toutes mes années de lycée et pendant plusieurs années ensuite", a-t-il révélé pour contredire l'image de jeune fêtard débridé brossée par ses accusatrices.

Christine Blasey Ford, chercheuse en psychologie de 51 ans, affirme que le jeune Kavanaugh et un ami, "complètement ivres", l'avaient isolée dans une chambre, lors d'une soirée entre lycéens au début des années 80, et que le futur juge l'avait plaquée sur un lit avant d'essayer de la déshabiller. Profitant de leur ébriété, elle aurait réussi à fuir.

Deborah Ramirez, 53 ans, a pour sa part déclaré dimanche dans le magazine New Yorker que Brett Kavanaugh avait, lors d'une soirée arrosée à l'université de Yale, sorti son sexe devant elle, la contraignant à le toucher alors qu'elle le repoussait.

Mme Blasey Ford doit témoigner jeudi sous serment devant la commission judiciaire du Sénat, chargé d'examiner la candidature du juge Kavanaugh. Le magistrat sera également entendu lors de cette audience publique.

La liste pourrait s'allonger

La Maison Blanche s'est dite "ouverte" à laisser Mme Ramirez témoigner à son tour, "et cela pourrait avoir lieu jeudi", d'après sa porte-parole. L'intéressée n'a pas fait connaître ses intentions. Mais la liste des accusatrices pourrait encore s'allonger.

Michael Avenatti - avocat de l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels, engagée dans une bataille judiciaire avec Donald Trump - assure qu'une de ses clientes a de nouvelles accusations à formuler contre Brett Kavanaugh. "C'est à elle qu'il revient de décider quand les rendre publiques. On espère dans les prochaines 36 heures", a-t-il tweeté mardi matin.

ats, afp

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