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Crash d'avion en Iran: début de la délicate évacuation des corps

L'épave de l'avion de ligne iranien a été localisée dans la montagne de Dena, au sud-ouest de l'Iran. © KEYSTONE/AP Tasnim News Agency/ALI KHODAEI
L'épave de l'avion de ligne iranien a été localisée dans la montagne de Dena, au sud-ouest de l'Iran. © KEYSTONE/AP Tasnim News Agency/ALI KHODAEI
Après deux jours de recherches compliquées par la neige et le brouillard, un hélicoptère a finalement repéré mardi matin une pièce de l'épave avec le logo de la compagnie. Mais la topographie des lieux complique l'accès au site. © KEYSTONE/AP Mizan Online News Agency/MOHAMMAD KHADEMOSHEIKH
Après deux jours de recherches compliquées par la neige et le brouillard, un hélicoptère a finalement repéré mardi matin une pièce de l'épave avec le logo de la compagnie. Mais la topographie des lieux complique l'accès au site. © KEYSTONE/AP Mizan Online News Agency/MOHAMMAD KHADEMOSHEIKH


Publié le 20.02.2018


Les secours iraniens ont commencé à atteindre mardi l'épave d'un avion de ligne qui s'est écrasé dimanche avec 66 personnes à bord dans une zone de haute montagne. Mais l'évacuation des corps s'annonce longue et périlleuse.

L'avion ATR de la compagnie iranienne Aseman Airlines, qui effectuait une liaison entre Téhéran et la ville de Yasouj (sud-ouest ) s'est écrasé dimanche dans les monts Zagros pendant une tempête de neige.

Après deux jours de recherches rendues difficiles par la neige et le brouillard, un hélicoptère a finalement repéré mardi matin, à la faveur d'une éclaircie, une pièce de l'épave avec le logo de la compagnie. Mais la topographie des lieux complique l'accès au site.

A 4000 mètres d'altitude

"Des crevasses profondes et dangereuses (...) ont empêché les hélicoptères d'atterrir", a déclaré Ghafoor Rastinrouz, directeur du centre médical régional, à l'agence de presse Irna. "Les corps doivent être portés à bout de bras jusqu'au pied de la montagne, ce qui prendra du temps", a-t-il expliqué.

Selon la télévision d'Etat Irib, un pilote des équipes de secours a dit avoir vu "des corps dispersés autour de l'avion", précisant que l'épave se trouvait à environ 4000 mètres d'altitude dans le Mont Dena.

Des images prises depuis l'hélicoptère ont montré un morceau de l'épave enfoncé dans la neige à flanc de montagne, alors que les autorités ont averti que le mauvais temps devait revenir mercredi.

Conditions difficiles

Une centaine d'alpinistes ont gravi la montagne depuis lundi et des équipes ont été hélitreuillées près du site du crash. "Peu à peu, ils ont atteint la zone et rassemblent les corps", a déclaré Shahin Fathi, du Croissant-Rouge iranien, à la télévision d'Etat.

"Comme nous approchons du coucher du soleil et que les hélicoptères ne pourront plus voler, les équipes resteront sur place cette nuit et nous essaierons d'augmenter le nombre d'équipes demain, même si c'est très difficile", a-t-il indiqué.

Le chef de l'équipe du Croissant-Rouge, Mohammad Hossein Kobadi, a déclaré à Irib que les hélicoptères pouvaient déposer du matériel sur le lieu de l'accident, mais que les vents violents rendaient le travail "très dangereux et difficile", avec un risque d'avalanche.

Parti de Téhéran dimanche matin, le bimoteur à hélices - en service depuis 1993 - a disparu des écrans radar pendant une tempête de neige alors qu'il approchait de Yasouj, à 500 km au sud de Téhéran.

Sécurité aérienne en question

L'accident a ravivé les inquiétudes sur la sécurité aérienne en Iran, exacerbées ces dernières années par les sanctions internationales imposées à la République islamique.

Aseman Airlines a été placée en décembre 2016 sur la liste noire des compagnies aériennes interdites dans l'Union européenne. C'est l'une des trois seules compagnies aériennes interdites nominativement dans l'espace aérien européen (les 190 autres le sont en raison de restrictions frappant leur pays d'origine). La Suisse reprend cette liste noire et participe au mécanisme de sa mise à jour.

Par le passé, Téhéran a accusé les Etats-Unis de mettre en danger son système de transport aérien du fait des sanctions commerciales américaines. Il a affirmé que celles-ci rendaient difficiles la maintenance et la modernisation des flottes vieillissantes.

Aseman a été contrainte de laisser au sol plusieurs de ses avions au plus fort des sanctions en raison de difficultés à obtenir des pièces de rechange.

L'Iran a été endeuillé par plusieurs catastrophes aériennes depuis 2003. Le dernier accident majeur dans le domaine de l'aviation civile remonte à 2014 lorsque 39 personnes avaient trouvé la mort dans le crash d'un Antonov 140.

ats, afp

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