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Début des délibérations à New York dans le procès El Chapo

Joaquin El Chapo Guzman est jugé au tribunal fédéral de Brooklyn (archives). © KEYSTONE/EPA/JUSTIN LANE
Joaquin El Chapo Guzman est jugé au tribunal fédéral de Brooklyn (archives). © KEYSTONE/EPA/JUSTIN LANE


Publié le 05.02.2019


Les douze jurés ont commencé à délibérer lundi après-midi de la culpabilité du narcotrafiquant mexicain "El Chapo", après trois mois d'audiences. L'homme doit répondre de dix chefs d'accusation, dont participation à une organisation criminelle et blanchiment d'argent.

S'il est déclaré coupable, le Mexicain de 61 ans, devenu une légende des cartels mexicains après deux évasions spectaculaires de prisons au Mexique, risque d'être condamné à finir sa vie en prison.

Avant de laisser les jurés se retirer pour délibérer, le juge a tenu à s'assurer lundi que les jurés n'avaient pas eu vent d'informations "offensantes et suspectes" sorties dans la presse ce week-end.

Il faisait référence à un document de l'accusation rendu public après les plaidoiries finales vendredi, qui citait un des témoins à charge d'El Chapo, le fournisseur de drogue colombien Alex Cifuentes, disant que l'accusé avait violé et drogué des adolescentes de 13 ans. Alex Cifuentes n'avait pas évoqué ces viols supposés pendant ses quatre jours de déposition.

Après avoir interrogé un par un les jurés, le juge a décidé que les délibérations pouvaient commencer.

56 témoins à charge

Depuis novembre, les enquêteurs américains ont fait défiler à la barre pas moins de 56 témoins, dont de nombreux ex-associés ou employés d'El Chapo. Ils ont affirmé qu'il avait codirigé le puissant cartel de Sinaloa, basé dans les montagnes à l'ouest du Mexique.

Plusieurs des témoins, désormais emprisonnés aux Etats-Unis ou sous la protection du gouvernement américain, ont décrit avec force détails l'organisation du cartel et le rôle central joué par El Chapo, tant pour organiser l'exportation de plus de centaines de tonnes de cocaïne venue de Colombie vers les Etats-Unis que les violences commises pour neutraliser les cartels rivaux ou encore la corruption systématique de la police, des militaires et de représentants du gouvernement mexicain pour qu'ils ferment les yeux.

Les avocats de la défense ont eux dénoncé devant les jurés un procès "farce". Ils ont assuré qu'El Chapo n'était qu'un bouc émissaire d'un gouvernement mexicain corrompu et que les ex-narcotrafiquants ayant témoigné contre lui n'étaient que des "ordures" prêts à tous les mensonges pour réduire leur peine.

ats, afp

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