La Liberté

Décès du prix Nobel de physique 1987 Karl Alex Müller à 95 ans

Karl Alex Müller avait 50 ans lorsqu'il a reçu le prix Nobel (archives). © KEYSTONE/STR
Karl Alex Müller avait 50 ans lorsqu'il a reçu le prix Nobel (archives). © KEYSTONE/STR
Karl Alex Müller avait 50 ans lorsqu'il a reçu le prix Nobel (archives). © KEYSTONE/STR
Karl Alex Müller avait 50 ans lorsqu'il a reçu le prix Nobel (archives). © KEYSTONE/STR


Publié le 17.01.2023


Le lauréat suisse du prix Nobel de physique 1987 Karl Alex Müller est décédé à l'âge de 95 ans. Il avait reçu cette distinction avec l'Allemand Georg Bednorz pour ses travaux sur la supraconductivité à haute température.

Le physicien est décédé le 9 janvier, indiquent mardi les avis de décès publiés par sa famille et son laboratoire de recherche IBM Research dans le journal alémanique "Tages-Anzeiger". Il s'est endormi paisiblement après avoir supporté sa dernière tranche de vie avec "persévérance et optimisme", écrit la famille.

Le scientifique, né le 20 avril 1927 à Bâle, a débuté il y a environ 60 ans en tant que collaborateur scientifique au sein du laboratoire de recherche zurichois IBM Research, dont le siège est à Rüschlikon (ZH). Il a dirigé le département de physique de 1971 à 1985.

Karl Alex Müller et l'Allemand Georg Bednorz ont en 1986 découvert la supraconductivité à haute température, ce qui leur a valu le prix Nobel de physique un an plus tard. "En tant que scientifique, M. Müller était très respecté au niveau international et ses travaux ont inspiré de nombreux collègues vers la nouveauté", est-il écrit dans les avis de décès.

"Idée farfelue"

L'un des phénomènes les plus spectaculaires de la physique, la supraconductivité - la capacité de conduire parfaitement un courant électrique sans aucune résistance - est connue depuis 1911 lorsque le physicien néerlandais Heile Kammerlingh-Omnes découvrit qu'un brin de mercure, refroidi dans l'hélium liquide, conduisait infiniment mieux le courant à environ -270°C.

D'abord limitée aux températures inférieures à -250°C, la supraconductivité a pris un nouvel élan avec la découverte, en 1986, par Karl Alex Müller et Georg Bednorz, de nouveaux matériaux, des oxydes de cuivre ou cuprates, supraconducteurs à -238°C. C'est cette avancée qui leur vaudra d'obtenir, seulement un an plus tard, le prix Nobel.

"1986 a été une année passionnante pour la science à Zurich. Tout a commencé par une idée apparemment farfelue que Karl Alex Müller, alors chercheur IBM et professeur à l'Université de Zurich, a eue lors d'une conférence en Sicile", a indiqué mardi l'Université de Zurich sur son site après l'annonce du décès.

La supraconductivité connaît aujourd'hui de nombreuses applications: train en lévitation magnétique, imagerie IRM, accélérateurs de particules, centrales électriques... Depuis la découverte de 1986, d'autres chercheurs ont mis au point un alliage qui devient supraconducteur à partir de -140°C, la plus haute température jusqu'à ce jour, souligne l'Université de Zurich.

Ces températures plus élevées présentent le grand avantage que la supraconductivité peut être obtenue en refroidissant avec de l'azote liquide plutôt qu'avec de l'hélium liquide, ce qui rend les applications techniques beaucoup plus simples et moins coûteuses.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11