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Des "cas de toxicité cardiaque" avec l'hydroxychloroquine

La chloroquine est un médicament antipaludéen (archives). © KEYSTONE/EPA FEATURECHINA/XU CONGJUN
La chloroquine est un médicament antipaludéen (archives). © KEYSTONE/EPA FEATURECHINA/XU CONGJUN
La chloroquine est un médicament antipaludéen (archives). © KEYSTONE/EPA FEATURECHINA/XU CONGJUN
La chloroquine est un médicament antipaludéen (archives). © KEYSTONE/EPA FEATURECHINA/XU CONGJUN


Publié le 30.03.2020


Des cas de toxicité cardiaque ont été signalés sur des personnes présentant des symptômes de la maladie à coronavirus 2019 qui ont pris en automédication de l'hydroxychloroquine. Le médicament est promu par des scientifiques comme un remède possible contre le virus.

Ces cas de toxicité cardiaque ont "parfois nécessité une hospitalisation en réanimation", a indiqué dimanche l'agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine (ARS) dans un communiqué. "Face à ce constat, l'ARS Nouvelle-Aquitaine alerte sur les dangers de l'hydroxychloroquine qui ne doit en aucun cas être prise en automédication", ajoute le texte.

La prise de ce médicament doit faire l'objet d'une "surveillance" et d'une "prescription" médicales adaptées "pour éviter la survenue d'événements indésirables graves, mais aussi des hospitalisations en réanimation qui sont actuellement précieuses", poursuit l'ARS.

Contre le lupus ou la polyarthrite

Dérivé de l'antipaludéen chloroquine, l'hydroxychloroquine connu en France sous le nom de Plaquénil, est utilisé contre le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde. Actuellement expérimentées dans plusieurs pays dans la lutte contre le virus, ces substances peuvent provoquer de nombreux effets secondaires dont des troubles cardiaques et neurologiques. Et un surdosage peut être dangereux, voire mortel.

En France, des essais sur l'hydroxychloroquine sont menés par le controversé professeur Didier Raoult, qui s'est attiré des critiques après avoir publié deux études confirmant, selon lui, l'"efficacité" de ce traitement contre le coronavirus.

Dans une deuxième étude portant sur 80 patients, diffusée vendredi en ligne, le directeur du réputé institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille affirme que 80% d'entre eux ont connu une "évolution favorable". Mais nombre de scientifiques pointent les limites de ces études, car elles n'ont pas été menées selon les protocoles scientifiques standards.

Autorisé aux Etats-Unis

Le régulateur du médicament aux Etats-Unis (FDA) a tout de même autorisé dimanche l'utilisation, uniquement à l'hôpital, de la chloroquine et l'hydroxychloroquine contre le coronavirus.

Le président américain Donald Trump avait vanté le 24 mars les mérites de ce médicament. "Il y a de bonnes chances que cela puisse avoir un énorme impact. Ce serait un don du ciel si cela marchait", avait-il déclaré.

Les autorités sanitaires américaines ont prévenu le grand public qu'il ne devait pas s'automédicamenter. Un habitant de l'Arizona, qui avait ingéré du phosphate de chloroquine, employé pour désinfecter les aquariums, en est mort.

L'institut national américain de la santé (NIH) et l'autorité américaine pour la recherche-développement dans le domaine biomédical (BARDA) travaillent sur des essais cliniques.

ats, afp

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