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Des frappes américaines tuent 22 miliciens pro-Iran en Syrie

Les raids américains ont détruit de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l'Iran, selon le Pentagone (archives). © KEYSTONE/EPA/DOD/US AIR FORCE/SGT. SHAWN NICKEL
Les raids américains ont détruit de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l'Iran, selon le Pentagone (archives). © KEYSTONE/EPA/DOD/US AIR FORCE/SGT. SHAWN NICKEL
Les raids américains ont détruit de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l'Iran, selon le Pentagone (archives). © KEYSTONE/EPA/DOD/US AIR FORCE/SGT. SHAWN NICKEL
Les raids américains ont détruit de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l'Iran, selon le Pentagone (archives). © KEYSTONE/EPA/DOD/US AIR FORCE/SGT. SHAWN NICKEL


Publié le 26.02.2021


Des frappes américaines ont visé jeudi des milices pro-Iran dans l'est de la Syrie. Selon une ONG, 22 combattants ont été tués dans cette opération, la première de l'administration Biden, décidée en réponse aux récentes attaques contre la présence américaine en Irak.

Les frappes, qualifiées de "défensives", ont détruit "de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l'Iran, notamment le Kataeb Hezbollah", a indiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby, dans un communiqué.

Elles "ont été autorisées en réponse aux attaques récentes contre le personnel américain et de la Coalition en Irak et à des menaces toujours en cours contre ce personnel", a-t-il précisé. Selon Washington, les raids ont visé deux factions de la puissante coalition de paramilitaires irakiens du Hachd al-Chaabi, Kataeb Hezbollah et Kataeb Sayyid al-Shuhada.

Frontalier de l'Irak, l'est de la Syrie est dominé par des milices pro-Iran, combattant au côté du régime syrien. Les transferts d'armes transfrontaliers sont monnaie courante et le secteur connaît régulièrement des frappes meurtrières imputées à Israël, grand ennemi de Téhéran.

"Signe de mauvais augure"

Le ministère syrien des affaires étrangères a fustigé une "agression", y voyant "un signe de mauvais augure concernant les politiques de la nouvelle administration américaine". Et de mettre en garde contre une "escalade" de la situation dans la région.

Les frappes ont détruit trois camions de munitions qui arrivaient d'Irak au niveau d'un poste-frontière illégal au sud de la ville syrienne de Boukamal, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Au moins 22 combattants de milices irakiennes pro-Iran ont péri, tous membres du Hachd al-Chaabi", a précisé son directeur, Rami Abdel Rahmane.

Trois attaques ont été imputées en Irak à des groupes armés pro-iraniens ces derniers jours, alors que Joe Biden attend un geste de Téhéran avant de réintégrer l'accord sur le nucléaire iranien dont Washington s'est retiré en 2018 sous Donald Trump. Elles ont fait deux morts et un blessé.

Représailles "calculées"

Evoquant les frappes nocturnes en Syrie, le porte-parole du Pentagone a estimé que "l'opération envoie un message sans ambiguïté: le président Biden protégera les forces américaines et celles de la coalition". "Nous avons agi de façon calculée, afin de calmer la situation dans l'est de la Syrie et en Irak", a-t-il dit.

Les frappes apparaissent comme un avertissement à Téhéran, qui pourrait être tenté d'augmenter sa marge de manoeuvre en cas de négociations avec les Etats-Unis.

Washington "signale que les activités régionales iraniennes ne seront pas tolérées pour le bien des discussions sur le nucléaire", résume l'analyste Dareen Khalifa, chercheuse au International Crisis Group (ICG). Selon elle, les raids ne sont pas annonciateurs d'un "durcissement" américain.

Condamnation russe

Si Kataeb Hezbollah n'a pas revendiqué les dernières attaques en Irak, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a assuré que la puissante organisation pro-iranienne en était bien responsable. "Nous sommes certains que notre cible était utilisée par la milice qui a mené les attaques" récentes, a-t-il déclaré à des journalistes.

La milice n'a pas officiellement commenté les raids américains en Syrie. Un responsable des Kataeb Hezbollah s'exprimant sous couvert d'anonymat a toutefois confirmé la mort d'un combattant et "un nombre restreint de blessés" dans des tirs de missiles visant une position frontalière.

La Russie, alliée de premier plan du régime de Bachar al-Assad, a de son côté condamné "fermement" les frappes américaines. "Nous appelons au respect sans condition de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie", a affirmé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, lors d'une conférence de presse.

"Nous réaffirmons notre rejet de toutes les tentatives de transformer la Syrie en arène pour régler des comptes sur la scène géopolitique", a-t-elle poursuivi.

ats, afp

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