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Des membres de gang et des "Moyen-Orientaux" dans la caravane de migrants

Des milliers de migrants sont partis le 13 octobre de San Pedro Sula, une ville au nord du Honduras pour tenter de rejoindre les Etats-Unis. © KEYSTONE/EPA EFE/JOSÉ MÉNDEZ
Des milliers de migrants sont partis le 13 octobre de San Pedro Sula, une ville au nord du Honduras pour tenter de rejoindre les Etats-Unis. © KEYSTONE/EPA EFE/JOSÉ MÉNDEZ


Publié le 23.10.2018


"Prenez votre caméra, allez au milieu, et cherchez", a enjoint lundi Donald Trump. Selon lui, des membres d'un gang très violent et des personnes originaires du Moyen-Orient se trouvaient dans la caravane de milliers de migrants qui fait route vers les Etats-Unis.

"Vous allez trouver le MS-13, vous allez trouver des Moyen-Orientaux, vous allez trouver de tout", a indiqué le le président américain à des journalistes, avant de s'envoler pour le Texas. "Et, devinez quoi? Nous ne les autorisons pas à venir dans notre pays. Nous voulons la sécurité, nous voulons la sécurité", a-t-il poursuivi. "J'ai vu des rapports et il y a beaucoup d'un peu tout le monde dans ce groupe" de migrants.

Le gang Mara Salvatrucha (MS-13), dont la plupart des membres sont d'origine salvadorienne, est né dans les rues de Los Angeles dans les années 1980 mais il sème désormais la terreur au Guatemala, au Honduras et au Salvador. En mai, la Maison Blanche avait qualifié ses membres d'"animaux violents".

Donald Trump fait souvent référence à ce gang pour justifier sa rhétorique anti-immigration.

Réduction des aides

Lundi matin, dans une série de tweets, il avait reproché à l'armée et à la police mexicaines d'être "incapables" d'arrêter les migrants. "Des criminels et des Moyen-Orientaux inconnus se sont mélangés" avec les migrants, avait-il ajouté, disant avoir attiré l'attention de l'armée américaine et des gardes-frontières sur ce dossier qu'il a qualifié d'urgence nationale.

Il a annoncé une réduction immédiate des aides à trois pays d'Amérique centrale - Honduras, Salvador et Guatemala - en les accusant d'avoir été incapables "d'empêcher les gens de quitter leur pays pour entrer illégalement aux Etats-Unis".

Bravant la soif, la chaleur et l'épuisement, des milliers de migrants - plus de 7000 selon les Nations Unies - se sont remis en route lundi matin, après une deuxième nuit au Mexique, pour tenter de rejoindre la frontière avec les Etats-Unis, à 3000 km de là. Nombre d'entre eux sont partis le 13 octobre de San Pedro Sula, une ville au nord du Honduras, fuyant la violence et la misère.

Changement de politique au Mexique

Depuis Ottawa, le futur chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard, a promis lundi que le Mexique allait investir davantage en Amérique centrale dans le but d'endiguer cet afflux de migrants en route pour les Etats-Unis. Il s'exprimait après un entretien avec Chrystia Freeland, ministre canadienne des Affaires étrangères.

"Nous allons (...) accorder davantage de visas de travail, investir au Honduras, au Guatemala et au Salvador. Dans les faits, nous sommes déjà en train de travailler avec eux sur ces questions", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Ottawa.

"Les tweets que nous avons vus ces derniers jours ne me surprennent pas, pas plus que le gouvernement (mexicain). On s'approche des élections américaines" de mi-mandat du 6 novembre, a ajouté M. Ebrard en référence aux tweets de Donald Trump.

M. Ebrard a indiqué que le gouvernement du président élu Andrés Manuel López Obrador allait également faire "de grands investissements" dans des projets dans le sud du Mexique, une région trop longtemps "oubliée". Ce nouveau gouvernement veut "établir une nouvelle politique migratoire pour le Mexique".

ats, afp

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