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Des milliers d'Allemands défilent à vélo contre l'automobile

La plupart des manifestants ont rallié le parc des expositions à vélo en empruntant deux tronçons d'autoroute fermés aux voitures pour l'occasion. © KEYSTONE/EPA/RONALD WITTEK
La plupart des manifestants ont rallié le parc des expositions à vélo en empruntant deux tronçons d'autoroute fermés aux voitures pour l'occasion. © KEYSTONE/EPA/RONALD WITTEK


Publié le 14.09.2019


Des milliers d'opposants aux voitures et à la pollution qu'elles engendrent ont défilé samedi à vélo à Francfort à l'occasion du salon international l'automobile. Ils ont réclamé une "révolution des transports".

Les manifestants étaient entre 15'000 et 25'000, selon la police et les organisateurs. La plupart d'entre eux ont rallié le parc des expositions à vélo depuis plusieurs villes de la région, empruntant deux tronçons d'autoroute fermés aux voitures pour l'occasion.

"Le salon de l'automobile représente le siècle passé", a expliqué à l'AFP Christoph Bautz, directeur du groupe Campact, qui a co-organisé la manifestation. "Nous voulons que l'avenir appartienne aux bus, aux trains et aux vélos - on n'en veut plus de ces gros SUV et voitures qui consomment beaucoup!"

Branche fragilisée

La "génération climat" prend pour cible une branche fragilisée depuis l'éclatement en 2015 du scandale des moteurs diesel truqués chez Volkswagen. Le salon de Francfort cristallise les critiques adressées à ce secteur au moment où l'urgence climatique s'invite dans le débat public.

"L'industrie automobile est sous pression, elle n'a plus le soutien de la société comme il y a quelques années, car elle a raté des évolutions", explique Tina Velo, porte-parole sous pseudonyme du collectif "Sand im Getriebe" ("Du sable dans les rouages"), qui tentera dimanche de bloquer le salon.

Nombreuses actions

Cette combinaison d'actions légales et illégales caractérise le mouvement de défense du climat qui progresse depuis des mois en Europe et prend désormais pour cible une industrie longtemps intouchable par son importance pour l'économie allemande.

Dès l'ouverture à la presse mardi, Greenpeace a lancé la contestation: une vingtaine de militants vêtus de vestes vertes ont gonflé à l'arrière d'un 4X4 un ballon noir géant avec l'inscription "CO2". "Les constructeurs doivent en finir avec ces chars d'assaut urbains et arrêter les moteurs à combustion", a expliqué un militant de l'organisation, Benjamin Stephan.

Jeudi, pour la visite de la chancelière Angela Merkel, le groupe a manifesté sur les stands de Volkswagen et de BMW: des manifestants y sont montés sur des SUV et ont déroulé des pancartes montrant des voitures avec l'inscription "Tueuses du climat".

Ces véhicules massifs font encore plus débat en Allemagne depuis qu'un SUV monté sur un trottoir à grande vitesse a tué quatre passants dont un jeune enfant la semaine passée à Berlin. Des voix s'élèvent désormais pour réclamer leur interdiction dans les centres-villes.

"Abandonner la voiture"

Au salon de Francfort, "les dirigeants politiques rencontrent ceux de l'automobile pour applaudir un système de transports d'un autre temps", dénonce Tina Velo. "Il faut abandonner la voiture, on veut des villes sans voitures."

Elle représente une fraction plus radicale du mouvement écologiste, prête à des actions illégales pour attirer l'attention, contrairement aux manifestations comme "Fridays for Future".

En plus des grèves pour le climat à l'appel de Greta Thunberg, des mouvements comme le réseau européen Extinction Rebellion se répandent comme une traînée de poudre de Londres à Berlin, en passant par Paris, Lausanne ou Zurich.

ats, afp

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