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Des milliers de manifestants réclament des "retraites dignes"

Des milliers de retraités ont manifesté jeudi dans plusieurs villes d'Espagne, ici à Oviedo, pour défendre leurs retraites. © KEYSTONE/EPA EFE/JOSE LUIS CEREIJIDO
Des milliers de retraités ont manifesté jeudi dans plusieurs villes d'Espagne, ici à Oviedo, pour défendre leurs retraites. © KEYSTONE/EPA EFE/JOSE LUIS CEREIJIDO


Publié le 22.02.2018


Des milliers de retraités ont manifesté jeudi dans plusieurs villes d'Espagne à l'appel de syndicats pour défendre leurs retraites, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ils ont réclamé des revenus "dignes".

Munis de sifflets et arborant pour beaucoup un ruban marron symbole de leur cause, ils réclamaient au gouvernement conservateur de Mariano Rajoy une revalorisation annuelle des pensions de retraite au niveau de l'inflation. Les prix à la consommation ont progressé de 1,2% en 2017, mais le gouvernement a revalorisé les retraites à hauteur de 0,25% par an depuis 2016, après des années de gel lié à la crise économique.

"Cette hausse de 0,25% est une honte", a affirmé José Maria Elias, un ancien serveur de 66 ans assurant toucher 950 euros (1094 francs) par mois rencontré par l'AFP devant le Congrès des députés. Avec lui, des centaines de manifestants se sont massés à la mi-journée devant le parlement. D'autres rassemblements ont eu lieu à Barcelone, Bilbao, Séville ou Grenade.

Système public "démoli"

Le gouvernement, qui a appliqué une politique d'austérité drastique pendant la crise, a été vivement critiqué par l'opposition pour avoir "vidé" un fonds d'urgence doté de 66,8 milliards d'euros réservé aux retraites. "Ils ont démoli notre système public de retraites", affirme Josefa Albala, 77 ans, qui raconte avoir "donné à manger" à sa fille, au chômage et séparée, grâce à sa retraite.

Des déclarations récentes du chef du gouvernement encourageant les Espagnols à investir dans des systèmes de retraite complémentaires privés ont suscité une vive inquiétude. Lors d'une séance houleuse au Sénat, mardi, un sénateur du Parti socialiste a accusé M. Rajoy de chercher "à privatiser les retraites".

M. Rajoy a pour sa part assuré que la sauvegarde du système était en tête de ses priorités. Il a considéré qu'il serait viable grâce aux cotisations des salariés, qui sont reparties à la hausse avec la reprise économique.

Le très faible taux de natalité en Espagne (1,33 enfants par femme), l'un des plus bas d'Europe, entraîne cependant un vieillissement rapide de la population qui réduira les recettes du système, faute de salariés. En l'absence de changements de fond (immigration, natalité..), près de 25,6% de la population sera âgée de plus de 64 ans en 2031 en Espagne.

ats, afp

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