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Desplanches: "Comme un enfant devant un aquarium"

Jérémy Desplanches a enfin pu reprendre l'entraînement en piscine © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Jérémy Desplanches a enfin pu reprendre l'entraînement en piscine © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 23.05.2020


L'attente fut longue. Privé de piscine depuis la mi-mars, Jérémy Desplanches a enfin retrouvé son élément le mercredi 20 mai.

A l'heure d'apercevoir à nouveau le bassin de l'Olympic Nice Natation, "j'étais comme un enfant devant un aquarium", lâche-t-il. "Je suis simplement resté le visage et les mains collés à la baie vitrée" située entre les vestiaires et le bassin de 50 mètres de la piscine Camille Muffat.

"Je regardais la piscine en me disant que c'était trop beau. J'avais tellement envie d'y plonger", détaille le vice-champion du monde du 200 m 4 nages. "Cela m'avait manqué. L'odeur de chlore, l'ambiance, le moment où l'on met son maillot, quand on ouvre le bassin, quand on prépare sa ligne d'eau et son filet. J'adore tout cela", glisse le Genevois de 25 ans, qui doit évidemment respecter des règles d'hygiène encore plus strictes que d'ordinaire.

Un nageur par ligne d'eau

"Il y a un seul nageur par ligne. Comme on est neuf, on occupe tout le bassin", alors que le coach Fabrice Pellerin a pour habitude de regrouper ses protégés sur une moitié de bassin. "Il y a du désinfectant partout, et la piscine est désinfectée chaque soir", explique Jérémy Desplanches, joint au téléphone par Keystone-ATS.

"C'est tout à fait normal de prendre de telles précautions. Mais ça fait bizarre, car normalement on se parle beaucoup dans l'eau, on s'amuse", souligne le champion d'Europe 2018, pour qui la décision de fermer les piscines était tout à fait légitime: "Il y avait vraiment bien plus important que la natation", rappelle-t-il.

"On peut toujours faire mieux", explique-t-il à propos des mesures prises par le gouvernement français. "Mais ça aurait pu être pire pour nous. Dans certains pays, les nageurs n'ont pas encore pu retrouver les bassins. Je peux donc m'estimer heureux de pouvoir reprendre mon sport, et ma vie du coup", souffle-t-il.

Le flou total

Une vie de sportif qui manquera néanmoins cruellement de piquant cette année. "On ne sait vraiment pas si on aura des compétitions", concède-t-il. "On ne sait pas si on aura une deuxième vague. C'est le flou total. En théorie, tout ce qu'on a de prévu pour l'instant, ce sont les championnats de France à la fin décembre."

Jérémy Desplanches ne craint pas pour autant une saison sans véritable compétition. "J'ai plutôt peur de m'ennuyer, de tomber dans une certaine routine, de m'entraîner, m'entraîner, m'entraîner, mais sans avoir de pic de forme à viser. Il va falloir faire en sorte de trouver quelque chose qui nous fasse +kiffer+ à l'entraînement", explique-t-il.

Le grand (1m92) blond va pourtant devoir se faire à une certaine routine. Son prochain grand rendez-vous, ce sont bien les JO de Tokyo, reprogrammés du 23 juillet au 8 août 2021. Les championnats d'Europe, qui n'ont pas encore trouvé de dates pour 2021, ne seront certainement qu'un examen de passage.

De toute manière, il (re)part de loin. "On a tout mis en pause. Techniquement, j'essaie de reprendre les éléments que je travaillais avant", explique Jérémy Desplanches, qui va continuer à beaucoup oeuvrer hors de l'eau. "Pendant les deux prochains mois, on va avant tout travailler nos points faibles. Moi, je sais que je vais faire de la musculation pour gagner en puissance et en force."

"Le chrono, on s'en fout"

Pas question donc de trainer en chemin. Même si "on a énormément de temps devant nous avant la prochaine vraie compétition, que ce soit les Jeux olympiques ou les Championnats d'Europe", rappelle-t-il. Pas question non plus de faire du chronomètre une valeur de référence absolue en l'absence de toute joute officielle. "Le chrono, on s'en fout", lance-t-il.

"Ca peut rassurer à l'entraînement, mais c'est accessoire", lâche le Genevois, qui avait réussi son record de Suisse du 200 m 4 nages (1'56''56) en finale des Mondiaux de Gwangju l'été dernier. "A Tokyo, peu importe de battre mon record de trois secondes si je finis 8e. Le but, ce sera d'être à la bagarre pour le podium", conclut un Jérémy Desplanches toujours aussi lucide et motivé.

ats

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