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Détentions et sites bloqués avant l'anniversaire de Tiananmen

La répression des manifestations organisées sur la place Tiananmen provoqua en 1989 un grand nombre de victimes civiles et de nombreuses arrestations les mois qui suivirent (archives). © KEYSTONE/AP/JEFF WIDENER
La répression des manifestations organisées sur la place Tiananmen provoqua en 1989 un grand nombre de victimes civiles et de nombreuses arrestations les mois qui suivirent (archives). © KEYSTONE/AP/JEFF WIDENER


Publié le 31.05.2019


Plusieurs défenseurs des droits de l'homme ont été placés en détention en Chine à l'approche du 30e anniversaire de la répression sanglante de Tiananmen, ont rapporté jeudi des associations. Parallèlement, des sites internet ont été bloqués.

La tuerie du 4 juin 1989, qui a mis fin à sept semaines de manifestations à Pékin contre la corruption et pour davantage de démocratie, reste un sujet tabou en Chine. Mais les efforts du régime communiste pour empêcher cette année toute commémoration "sont plus fermes" qu'à l'habitude, estime Cao Yaxue, fondateur de l'association de défense des droits de l'homme "China Change", basée à Washington.

Parmi les militants disparus ou placés en détention figurent six artistes qui avaient présenté une exposition intitulée "Un mouvement de conscience", à Nankin. L'un d'entre eux, Zhu Hun, n'a plus donné de nouvelles depuis mardi, selon son épouse.

Un écrivain contestataire, Shen Liangqing, a quant à lui été interpellé le 16 mai pour "comportement provocateur" et placé en détention à Hefei (est), selon son avocat.

"Raisons techniques"

Contactées par l'AFP, les autorités locales n'ont pas commenté ces informations. Selon l'organisation China Human Rights Defenders (CHRD), trois autres personnes ont été interpellées courant du mois de mai pour avoir diffusé des photographies ou des commentaires liés à la répression du "printemps de Pékin".

Parallèlement, les censeurs du régime expurgeaient l'Internet de toute allusion aux événements de 1989. Huya et YY, deux sites très populaires de vidéos en ligne, ont annoncé qu'ils allaient suspendre leurs diffusions en direct respectivement jusqu'aux 6 et 7 juin, officiellement pour "raisons techniques".

Bilibili, une autre plate-forme de vidéos en ligne, bloque de son côté les commentaires sur ses vidéos jusqu'au 6 juin.

L'encyclopédie en ligne Wikipédia, déjà bloquée en chinois, est désormais bloquée dans toutes les langues.

ats, afp

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