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Double assassinat de Spiez: la Cour prononce l'internement

Le procès en première instance du double assassinat de Spiez s'était tenue en décembre 2016 à Thoune (BE) (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Le procès en première instance du double assassinat de Spiez s'était tenue en décembre 2016 à Thoune (BE) (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 29.05.2020


L'homme, qui a assassiné en 2013 le directeur d'un foyer pour enfants de Spiez et sa compagne en compagnie de son fils, sera interné. La Cour suprême bernoise a rendu son nouveau verdict vendredi.

En décembre 2017, la Cour suprême bernoise avait confirmé la réclusion à vie de l'accusé, âgé actuellement de 52 ans, mais avait par contre levé l'internement. A la suite d'un recours du Ministère public bernois auprès du Tribunal fédéral, elle a dû rejuger le cas.

Le Tribunal a dû ordonner un complément d'expertise avant de se prononcer sur un éventuel internement du condamné. Depuis lundi, la Cour siège et délibère sur cette affaire et a rendu son verdict vendredi matin.

En même temps qu'il acceptait en décembre 2018 le recours du Ministère public, le Tribunal fédéral avait rejeté à l'unanimité le recours de l'assassin. En cas de condamnation à vie, une libération anticipée est possible au bout de 15 ans si le condamné ne présente plus de danger, ce qui n'est pas possible avec l'internement.

Cette mesure est prononcée assez rarement en Suisse. L'Office fédéral de la statistique a recensé en 2018 sept internements.

Dizaines de coups

Ce crime avait provoqué en 2013 une vague d'effroi dans toute la Suisse. Le directeur d'un foyer pour enfants de Spiez et sa compagne qui se trouvait par hasard sur les lieux avaient été brutalement assassinés. Les deux victimes avaient reçu respectivement 65 et 56 coups assénés à l'aide d'un couteau et d'une paire de ciseaux.

La police avait arrêté deux auteurs présumés dix-huit mois plus tard: un père et son fils. Dix ans auparavant, le fils avait séjourné dans le foyer en question, où il estimait avoir subi des punitions démesurées.

Etant donné que le jeune homme était mineur au moment des faits, il n'a pas comparu en même temps que son père. En première instance, la justice a estimé que ce dernier a joué un rôle décisif dans l'assassinat et l'a condamné à la réclusion à vie et à l'internement.

Peu de temps après, le fils a été condamné par le Tribunal des mineurs à la peine maximale, soit quatre ans de prison. Le père avait fait recours contre sa condamnation. Le Tribunal cantonal avait alors confirmé la condamnation à vie, mais levé l'internement.

A la suite du recours au TF du Ministère public, il a dû rejuger l'affaire et prononcé finalement aussi l'internement.

ats

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