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Double thérapie pour booster la mobilité à la suite d'un AVC

Cette double thérapie pour les victimes d'AVC a prouvé son efficacité et également sa persistance dans le temps. © EPFL
Cette double thérapie pour les victimes d'AVC a prouvé son efficacité et également sa persistance dans le temps. © EPFL


Publié le 20.06.2018


En associant une interface cerveau-machine et la stimulation électrique fonctionnelle, des victimes d’AVC ont recouvré un meilleur usage de leur bras paralysé, même des années après l’événement. Le gain de fonctionnalité a en outre prouvé sa persistance dans le temps.

Les paralysies d’un membre comptent parmi les séquelles les plus fréquentes après un accident vasculaire cérébral (AVC). L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), la Clinique romande de réadaptation à Sion et les Hôpitaux universitaires de Genève ont testé cette nouvelle méthode dans le cadre d'une étude clinique.

"La clé de cette réussite, c’est de stimuler les nerfs du bras paralysé uniquement au moment où la partie affectée du cerveau est également sollicitée pour effectuer le mouvement, même si le patient ne peut pas l’exécuter concrètement", explique José Millán, directeur de la chaire Defitech à l'EPFL, cité mardi dans un communiqué.

Il s’agit ainsi de refaire le lien entre ces deux voies nerveuses naturelles d’entrée et de sortie du signal. Vingt-sept patients, âgés de 36 à 76 ans, ont participé à l’étude clinique. Tous présentaient une lésion similaire, soit une paralysie du bras modérée à sévère, apparue suite à une attaque ayant eu lieu au moins dix mois auparavant.

La moitié d’entre eux ont rapporté des améliorations cliniquement importantes dans la mobilité du bras paralysé suite à un traitement utilisant simultanément les deux techniques. L’autre moitié n’était traitée qu’avec la stimulation électrique, servant ainsi de groupe témoin.

Tissus réactivés

"Chez ceux bénéficiant de l’interface cerveau-machine, nous avons constaté que les tissus neuronaux entourant la zone affectée étaient bien plus actifs et qu’ils pouvaient, grâce à leur plasticité, suppléer en partie aux fonctions des tissus endommagés", relève le chercheur.

Les analyses électro-encéphalographiques ont clairement fait état d’une augmentation des connexions entre les régions corticales motrices de l’hémisphère affecté, qui correspondait à l’amélioration de l’aisance ressentie par le patient dans ses mouvements.

De plus, ce gain de fonctionnalité a prouvé sa persistance dans le temps. Revus entre six et douze mois après le traitement initial, les patients n’avaient rien perdu de leur gain de mobilité. Cette étude est publiée dans la revue Nature Communications.

ats

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