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Drogues: la Commission mondiale appelle à viser le crime organisé

L'ancienne présidente de la Confédération Ruth Dreifuss demande aux Etats de ne pasdétenir les consommateurs de drogue mais les principaux trafiquants alors de nombreuses libérations de responsables de petits délits ont été observées pendant la pandémie dans de nombreux pays (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
L'ancienne présidente de la Confédération Ruth Dreifuss demande aux Etats de ne pasdétenir les consommateurs de drogue mais les principaux trafiquants alors de nombreuses libérations de responsables de petits délits ont été observées pendant la pandémie dans de nombreux pays (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
L'ancienne présidente de la Confédération Ruth Dreifuss demande aux Etats de ne pasdétenir les consommateurs de drogue mais les principaux trafiquants alors de nombreuses libérations de responsables de petits délits ont été observées pendant la pandémie dans de nombreux pays (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
L'ancienne présidente de la Confédération Ruth Dreifuss demande aux Etats de ne pasdétenir les consommateurs de drogue mais les principaux trafiquants alors de nombreuses libérations de responsables de petits délits ont été observées pendant la pandémie dans de nombreux pays (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 07.05.2020


La pandémie a abouti à la libération de nombreux détenus, dont ceux arrêtés pour consommation de stupéfiants. La Commission mondiale sur la politique des drogues, présidée à Genève par Ruth Dreifuss, appelle à s'en prendre aux grands trafiquants plutôt qu'à eux.

Dans son nouveau rapport publié jeudi, cette entité qui rassemble 26 membres, dont une quinzaine d'anciens dirigeants mondiaux et quatre Prix Nobel, dénonce les "détentions massives" de consommateurs dans le monde. Au total, selon des chiffres de 2018, une personne sur cinq parmi les plus de 10 millions de personnes retenues en prison l'était pour ces délits.

Parmi elles, environ 85% n'avaient perpétré aucune violence. "Les pouvoirs publics doivent prendre le contrôle du marché des drogues", estime l'ancienne présidente de la Confédération. "Nous ne pouvons pas le laisser aux mains de criminels".

Selon la Commission, "la répression des délits sans violence liés aux drogues n'a fait que surpeupler les prisons" et provoquer de nombreux "effets indésirables sur la santé publique, l’état de droit et la cohésion sociale". La pandémie montre à quel point les coûts de la détention et cet impact est important, dit-elle.

Ses membres demandent aux forces de sécurité de cibler les principaux responsables des organisations criminelles et tous les marchés illicites, pas seulement ceux des drogues.

Appel à réaménager les efforts internationaux

La violence liée à ces questions a souvent fait des victimes civiles, déplore la Commission. "La répression continue de juger de son efficacité en termes de nombre d'arrestations et de saisies alors que les bénéficiaires des revenus du trafic de drogues ont accès à des services bancaires et juridiques sophistiqués", dit-elle.

"Pour combattre la criminalité organisée, les Etats doivent tracer l'argent", a encore dit de son côté l'ancien président colombien et Prix Nobel de la Paix Juan Manuel Santos. Mais beaucoup d'entre eux ne collaborent pas à ces efforts pour différentes raisons, a-t-il également fait remarquer.

La Commission défend depuis longtemps une dépénalisation de la consommation, décidée par de plus en plus d'Etats, et une réglementation des drogues. Et selon elle, celle-ci peut aussi perturber les organisations criminelles.

Cette entité demande également aux Etats de réaménager les engagements internationaux sur ces questions. Au total, le trafic illégal de drogues atteint plus de 500 milliards de dollars (plus de 480 milliards de francs) chaque année, selon les estimations.

ats

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