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Ebola: l'OMS a dû suspendre ses opérations à Beni

Avec plus de 80 collaborateurs, Beni constitue le centre opérationnel de la réponse de l'OMS à l'actuelle épidémie d'Ebola (archives). © KEYSTONE/EPA WHO/EUGENE KABAMBI / WORLD HEALTH ORGANIZATION HANDOUT
Avec plus de 80 collaborateurs, Beni constitue le centre opérationnel de la réponse de l'OMS à l'actuelle épidémie d'Ebola (archives). © KEYSTONE/EPA WHO/EUGENE KABAMBI / WORLD HEALTH ORGANIZATION HANDOUT


Publié le 25.09.2018


L'OMS a dû suspendre ses opérations face à Ebola à Beni, en République démocratique du Congo (RDC), en raison d'un groupe armé. Elle s'est dit mardi à Genève "inquiète" face à l'exploitation de l'épidémie par des candidats aux élections de décembre.

Une série de violences perpétrées par les Forces démocratiques alliées (ADF) a fait notamment samedi 21 victimes à Beni. Après ces actes, une opération "ville morte" a été lancée dans cette ville en protestation, ciblant notamment le gouvernement ou l'ONU.

Elle devrait s'étendre jusqu'à vendredi au moins, a ajouté devant la presse le chef de la préparation aux crises à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Peter Salama. "Nous ne savons pas combien de temps cette opération 'ville morte' va durer", a-t-il affirmé. Lundi, plus de 80% des personnes menacées d'un risque immédiat d'Ebola n'ont pu être atteintes.

Avec plus de 80 collaborateurs, Beni constitue le centre opérationnel de la réponse de l'OMS à l'actuelle épidémie. Pour le moment, le personnel n'a pas été directement ciblé par les protestataires. "Nous sommes en alerte" mais "nous ne considérons pas encore le besoin d'évacuer" ces personnes dans la situation actuelle, dit M. Salama. Des plans d'urgence sont toutefois en cours d'élaboration.

Autre difficulté, si la majorité des communautés acceptent la vaccination et la prise en charge, certaines "poches" font preuve d'une "franche résistance". Ces dernières semaines, elles ont été exploitées par certains responsables. L'OMS est inquiète que les élections prévues en décembre augmentent cette méfiance et les reproches contre les autorités qui ont réagi rapidement à Ebola.

Cas dans des zones de violences

L'épidémie s'est aussi étendue dans la zone rouge contrôlée par des groupes armés. Au moins un cas confirmé a été observé dans une région encerclée par un groupe armé. Un autre près de l'Ouganda, pays désormais en menace "imminente" d'être affecté par Ebola, a aussi été identifié.

M. Salama ne veut lui par ailleurs pas préjuger de l'efficacité des nouveaux médicaments utilisés pour la première fois. Parmi 39 personnes prises en charge, 12 sont décédées mais elles ont été quasiment toutes détectées tardivement. Près de 12'000 personnes ont aussi été vaccinées.

L'OMS appelle les acteurs qui ont une influence sur les parties d'oeuvrer pour protéger le personnel sanitaire, les civils et à l'accès à ceux-ci. Les Etats voisins doivent aussi accélérer leurs préparatifs. Actuellement, en RDC, 100 décès liés à Ebola ont été observés. Sur 150 cas confirmés ou probables dans ce pays.

ats

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