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Echec des négociations salariales pour les maçons

Le 21 octobre, environ 3000 travailleurs du secteur de la construction, dont des maçons, avaient manifesté à Lausanne à l'appel des syndicats Unia et Syna pour revendiquer une augmentation de salaire de 150 francs. Sans succès jusqu'ici (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le 21 octobre, environ 3000 travailleurs du secteur de la construction, dont des maçons, avaient manifesté à Lausanne à l'appel des syndicats Unia et Syna pour revendiquer une augmentation de salaire de 150 francs. Sans succès jusqu'ici (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 18.11.2017


Les maçons ne bénéficieront pour l'instant pas de l'augmentation de salaire de 150 francs qu'ils revendiquent. Les négociations entre la Société suisse des entrepreneurs (SSE) et les syndicats Unia et Syna ont échoué. La colère gronde parmi les maçons.

Réunis samedi à Berne à l'occasion de leur conférence professionnelle, 160 travailleurs délégués de la construction d'Unia ont exprimé leur déception et leur colère, a indiqué le syndicat. Après trois ans de blocage salarial, les entrepreneurs refusent de garantir une augmentation cette année, alors que la conjoncture de la construction est florissante, déplore Unia.

Les travailleurs demandent à la SSE de reprendre les négociations et réclament une augmentation substantielle des salaires pour tous. Celle-ci est indispensable, ne serait-ce que pour maintenir le pouvoir d'achat. Unia rappelle que les primes d'assurance maladie, entre autres, explosent et grèvent lourdement le budget familial des travailleurs de la construction.

Les délégués maintiennent leur revendication d'une augmentation de 150 francs sur les deux prochaines années. Lors de la conférence professionnelle, les travailleurs de la construction ont aussi décidé à l’unanimité qu'il n'y aura pas de nouvelle convention nationale sans augmentation substantielle des salaires. Celle-ci expire fin 2018.

A l'issue de la conférence, les délégués ont exprimé leur colère par une action spontanée: ils ont déposé des outils de construction devant le siège bernois de la SSE. Ils ont fait comprendre qu'ils sont prêts à se battre pour des conditions de travail justes.

Revendications excessives

De son côté, la SSE "regrette que les négociations n'aient débouché sur aucun accord avec les syndicats", a-t-elle fait savoir. L'organisation "ne parvient pas à s'expliquer comment les syndicats peuvent ignorer la réalité économique dans le secteur principal de la construction et camper sur leurs revendications excessives".

La SSE estime avoir présenté une offre équitable aux syndicats: augmentation individuelle des salaires effectifs de 0,5% et relèvement de tous les salaires minimaux de 0,3%. Selon elle, il n'existe pas de marge de manœuvre pour une augmentation des salaires allant au-delà.

La SSE justifie son refus par un niveau salarial déjà très élevé, un alourdissement des charges salariales au cours des dernières années, une concurrence acharnée sur les prix et des perspectives incertaines sur le marché.

La Convention nationale du secteur principal de la construction en Suisse (CN) est la convention collective de travail (CCT) la plus favorable pour les travailleurs des branches de l'artisanat en Suisse, notent les entrepreneurs.

Elle prévoit notamment un salaire minimal de 5500 francs pour les maçons et les constructeurs de routes au bénéfice de la formation requise (CFC). Les ouvriers de la construction sans formation touchent pour leur part 4500 francs.

ats

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