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Economiesuisse veut une signature rapide de l'accord-cadre

La compétitivité de l'économie suisse est sous pression, estime mardi economiesuisse (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY
La compétitivité de l'économie suisse est sous pression, estime mardi economiesuisse (archives). © KEYSTONE/GAETAN BALLY


Publié le 28.01.2020


Le Conseil fédéral doit signer l'accord-cadre cette année encore, demande mardi la faîtière de l'économie, economiesuisse, lors de sa conférence de presse annuelle. La place économique suisse est sous pression, notamment à cause de l'initiative de limitation de l'UDC.

Cette initiative sonne le glas de la voie bilatérale. Mais les relations stables sont indispensables, estime economiesuisse. Le vote du 17 mai est le plus important de l'année. Et la faîtière s'est dite prête à mener une campagne de votation intense.

Le titre de l'initiative est inoffensif et trompeur, critique Monika Rühl, présidente de la direction. Il est en totale inadéquation avec le contenu. Le texte prévoit que le Conseil fédéral disposera d'un an pour négocier l'abolition de la libre circulation des personnes avec l'UE et de 30 jours après ce délai pour résilier l'accord, si nécessaire.

Pour Mme Rühl, "c'est du pur bluff et les auteurs de l'initiative le savent parfaitement". Le Conseil fédéral n'aura pas d'autre choix que de résilier l'accord de libre circulation. Et cela déclenchera la "clause guillotine".

En effet, l'ensemble des bilatérales I est lié à cet accord. Et le Brexit a montré que la participation au marché intérieur européen est indissociable de la libre circulation, a averti Mme Rühl.

Impasse

La Suisse doit continuer à jouer un rôle pionnier dans la recherche, le développement durable, la protection du climat ou la numérisation. Les réformes ne doivent pas prendre de retard. Cela mettrait en péril la compétitivité helvétique.

Et le président de la faîtière, Heinz Karrer, de rappeler que l'impasse dans laquelle se trouve l'accord-cadre créer une grande incertitude pour les entreprises. La technologie médicale est le premier secteur industriel à en ressentir les conséquences négatives.

La branche perdra l'accès au marché intérieur de l'UE si l'accord sur la reconnaissance mutuelle en matière d'évaluation de la conformité n'est pas actualisé d'ici fin mai 2020. Les fabricants devront adapter leur gamme selon les exigences des pays tiers. Ce changement est long et coûteux, a averti M. Karrer.

Les entreprises doivent déjà prendre des décisions qui vont à l'encontre des intérêts de la recherche et de l'emploi, regrette economiesuisse. Certaines ont déjà annoncé des délocalisations d'emplois à l'étranger.

Multinationales

L'initiative sur les multinationales responsables représente un autre défi pour l'économie helvétique. De l'avis de l'organisation, le texte va trop loin. Elle peut toutefois s'accommoder du contre-projet adopté par le Conseil des Etats.

Celui-ci ne prévoit pas que les entreprises doivent assumer une responsabilité même en l'absence de faute. Il évite ainsi à la Suisse une solution unique au monde, qui "exposerait les entreprises à des chantages au procès et affaiblirait notre place économique", a souligné M. Karrer.

Avec ce concept, la Suisse adopte trois réglementations parmi les plus modernes et les plus ambitieuses en matière d'obligation de rendre compte et une obligation de diligence exhaustive quant au travail des enfants et aux minerais provenant de zones de conflit.

ats

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