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Editeurs, PS et syndicats déplorent le lâchage de la presse écrite

Les syndicats espèrent que la nouvelle autorité de réglementation des médias va intervenir rapidement contre le démantèlement de la branche. © KEYSTONE/WALTER BIERI
Les syndicats espèrent que la nouvelle autorité de réglementation des médias va intervenir rapidement contre le démantèlement de la branche. © KEYSTONE/WALTER BIERI


Publié le 21.06.2018


Editeurs, PS et syndicats saluent la loi sur les médias électroniques, mise en consultation mercredi, mais déplorent le lâchage de la presse écrite au profit de l'audio-visuel. Le PLR et le PDC affichent un soutien plus modéré tandis que l'UDC et l'USAM disent non.

Le PS et Syndicom et le Syndicat suisse des mass médias (SSM) appellent au maintien d'une aide générale aux prestations journalistiques pour soutenir les médias imprimés. Le fait que le texte soit largement exclu du financement conduira à la sélection de l'audio, de la vidéo et du texte selon des critères de financement plutôt que selon des critères journalistiques, poursuit Impressum dans un communiqué jeudi.

"Une offre de médias diversifiée et de haute qualité dans toutes les régions du pays est une condition préalable indispensable au bon fonctionnement de la démocratie", souligne Géraldine Savary, conseillère aux États (PS/VD). Les éditeurs alémaniques Schweizer Medien et romands Médias Suisses sont du même avis.

Bon pour la démocratie

Selon eux, la presse reste le plus grand contributeur à la formation des opinions dans le débat démocratique. Les fonds publicitaires siphonés par Google et Facebook manquent pour la création de contenu journalistique en Suisse, poursuivent les éditeurs.

Ces derniers réaffirment l'importance pour les médias dans leur ensemble de l'agence de presse Keystone-ATS. Le PS et le PDC disent oui à une aide indirecte à la presse visant à soutenir des agences de presse, via un mandat de prestations.

Ce qui n'est pas le cas du PLR, qui s'opposera au soutien financier d'un organisme privé, tel que les agences d'information, lesquelles évoluent dans un secteur ouvert à la concurrence.

PLR: "scepticisme bienveillant"

Le PLR soutient le projet du Conseil fédéral, qui a repris une partie de nos revendications, a précisé le conseiller national Hughes Hiltpold (PLR/GE). Le Genevois synthétise la position de son parti par l'expression de "scepticisme bienveillant".

Le PDC est aussi derrière les propositions du Conseil fédéral qui vont dans "la bonne direction", selon le conseil national Martin Candinas (PDC/GR). L'UDC défendra une non-entrée en matière devant le Parlement, a indiqué le conseiller national zurichois Gregor Rutz, jugeant le projet de loi inutile.

Médias en ligne

Le PS, les éditeurs et les syndicats saluent le fait que les médias en ligne fassent l'objet d'une nouvelle aide. L'UDC, le PLR et l'USAM sont en revanche opposés à l'extension des subventions aux médias électroniques.

Ce marché fonctionne déjà sans intervention étatique, selon le PLR. Pour la faîtière des PME, il n'y a aucune base constitutionnelle sur laquelle puisse être fondée une règlementation allant au-delà de la radio et de la télévision.

Diversité médiatique

Pour le PLR, l'objectif central de la nouvelle loi sur les médias reste d'assurer une vaste diversité dans le paysage médiatique suisse. La SSR a ici un rôle important à tenir. L'offre de service public de la SSR doit cependant être mieux définie dans le cadre de la nouvelle loi sur les médias, en mettant l'accent sur le contenu essentiel du mandat de service.

De son côté, la SSR reconnaît, sur le principe, l'intention d'adapter la régulation aux nouvelles formes d'utilisation, a-t-elle indiqué à Keystone-ATS. Il existe cependant le danger qu'un élargissement du soutien aux médias entraîne un affaiblissement de l'acteur national qu'est la SSR, parallèlement au renforcement des prestataires internationaux, souligne-t-elle.

Du côté des radios locales, l'association des radios privées suisses (vsp) salue le projet dans son ensemble. Cependant, la diversité journalistique n'est pas respectée si un seul acteur récolte plus de 90% de la redevance, estime-t-elle. vsp est donc favorable à une révision fondamentale de l'affectation de la redevance.

Enfin, la création d'une commission indépendante des médias est soutenue par le PS et Syndicom et SSM. "Cette autorité devrait intervenir rapidement, car le démantèlement s’accélère dans la branche des médias", concluent les syndicats.

ats

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