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El Chapo affirme que le président mexicain a reçu des pots-de-vin

Dessin d'El Chapo à son procès à Brooklyn. © KEYSTONE/FR142054 AP/ELIZABETH WILLIAMS
Dessin d'El Chapo à son procès à Brooklyn. © KEYSTONE/FR142054 AP/ELIZABETH WILLIAMS


Publié le 14.11.2018


L'un des avocats de Joaquín Guzmán, alias "El Chapo", a affirmé mardi en ouverture du procès du narcotrafiquant mexicain à New York, que le président mexicain et son prédécesseur avaient reçu des pots-de-vin du cartel de Sinaloa. Tous deux ont rejeté les accusations.

Plusieurs centaines de millions de dollars auraient ainsi été transférés, au nom de l'organisation, à Enrique Peña Nieto, président sortant, et à Felipe Calderon, président entre 2006 et 2012. Le responsable de ces versements serait Ismael "El Mayo" Zambada, coaccusé lors du procès d'"El Chapo", mais actuellement en fuite, a déclaré l'avocat lors de sa plaidoirie introductive.

"La vérité, c'est qu'il ne contrôlait rien", a affirmé le conseil au sujet de Joaquín Guzmán, qui encourt la prison à perpétuité au terme de ce procès qui devrait durer plus de quatre mois. Pour l'avocat, "El Chapo" est un "bouc émissaire" du gouvernement mexicain. "Pourquoi le gouvernement mexicain a-t-il besoin d'un bouc émissaire? Parce qu'il se fait trop d'argent avec les pots-de-vin des barons des cartels".

Autre tableau de l'accusation

Le président mexicain Enrique Peña Nieto et son prédécesseur Felipe Calderon ont toutefois démenti avoir touché des pots-de-vins de la part du cartel de Sinaloa. "Le gouvernement d'Enrique Peña Nieto a poursuivi, capturé et extradé le criminel Joaquín Guzmán Loera. Les affirmations attribuées à son avocat sont complètement fausses et diffamatoires", a réagi sur Twitter le porte-parole de la présidence mexicaine.

Avant le début de cette plaidoirie, qui se poursuivra mercredi, l'accusation avait dressé un tout autre tableau, avec, au centre, "El Chapo", qui était bien "le chef de l'organisation", selon l'assistant du procureur. Il a promis au jury des preuves de "ventes de drogue, d'assassinats, de corruption", notamment des textos envoyés par "El Chapo" lui-même.

Le début du procès a été retardé par le désistement de deux jurés. La première, une femme, a produit un certificat médical et le second, un homme, a indiqué qu'il n'avait pas les moyens de suivre un procès d'une telle durée, étant sans emploi. Deux nouveaux jurés les ont remplacés, avant que les débats ne puissent réellement débuter.

La justice américaine présente "El Chapo", 61 ans, comme l'un des barons de la drogue les plus dangereux qu'elle ait jamais eus. Il est accusé d'avoir dirigé de 1989 à 2014 le puissant cartel de Sinaloa. Les procureurs américains affirment que, sous sa direction, le cartel a expédié aux Etats-Unis plus de 154 tonnes de cocaïne, pour une valeur estimée à 14 milliards de dollars.

ats, afp

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