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Elections cruciales pour les indépendantistes écossais

La pandémie de Covid-19 a dopé la popularité de Nicola Sturgeon, créditée d'une bonne gestion de la crise sanitaire (archives). © KEYSTONE/AP/Jeff J Mitchell
La pandémie de Covid-19 a dopé la popularité de Nicola Sturgeon, créditée d'une bonne gestion de la crise sanitaire (archives). © KEYSTONE/AP/Jeff J Mitchell
Les élections écossaises se joueront "sur le fil du rasoir", selon la première ministre Nicolas Sturgeon. © KEYSTONE/EPA/ROBERT PERRY
Les élections écossaises se joueront "sur le fil du rasoir", selon la première ministre Nicolas Sturgeon. © KEYSTONE/EPA/ROBERT PERRY
Le premier ministre Boris Johnson et sa compagne Carrie Symonds ont voté à Londres. © KEYSTONE/EPA/VICKIE FLORES
Le premier ministre Boris Johnson et sa compagne Carrie Symonds ont voté à Londres. © KEYSTONE/EPA/VICKIE FLORES


Publié le 06.05.2021


Les Britanniques votent jeudi pour des élections locales-tests pour le premier ministre britannique Boris Johnson et l'unité du Royaume-Uni. Les indépendantistes écossais visent une victoire éclatante pour ouvrir la voie à un nouveau référendum d'autodétermination.

Reportées d'un an à cause de la pandémie, ces élections doivent permettre à 48 millions d'électeurs de renouveler quelque 5000 sièges dans 143 assemblées locales en Angleterre, de choisir un maire dans la capitale Londres et de désigner de nouveaux Parlements régionaux aux Pays de Galles et en Ecosse.

"C'est un très grand jour" a dit le Premier ministre Boris Johnson dans une vidéo postée sur Twitter. Il a appelé les Britanniques à se rendre aux urnes et à voter pour son parti conservateur face à l'opposition qui ne fait que "jouer à des jeux politiques", selon lui.

Ouverts depuis 07h00 locales (08h00 suisses), les bureaux doivent fermer à 22h00 (23h00 suisses). Les résultats ne sont attendus que très progressivement vendredi et tout au long du week-end. En Ecosse, province de 5,5 millions d'habitants, ils seront potentiellement déterminants pour l'avenir du Royaume-Uni.

Si les indépendantistes du Partin national écossais (SNP, au pouvoir) décrochent une majorité au Parlement local, la première ministre Nicola Sturgeon compte bien faire pression sur le gouvernement central à Londres pour pouvoir organiser un nouveau référendum d'indépendance.

"Sur le fil du rasoir"

En 2014, les Ecossais avaient choisi à 55% de rester au sein du Royaume-Uni. Cet argument est mis en avant par Boris Johnson, qui a le dernier mot pour s'opposer fermement à une nouvelle consultation ne pouvant se produire, selon lui, "qu'une fois par génération".

Les partisans d'un nouveau référendum soulignent que le Brexit, auquel les Ecossais étaient opposés à 62%, a changé la donne. De même que la pandémie de Covid-19, qui a dopé la popularité de Nicola Sturgeon, créditée d'une bonne gestion de la crise sanitaire.

Après des mois de sondages promettant une envolée du SNP et une majorité en faveur de l'indépendance, le parti pourrait toutefois déchanter. Un sondage Savante ComRes lui prédit le plus mauvais score depuis son arrivée au pouvoir en 2007, avec 59 sièges (-2) sur 129.

"Ca se joue vraiment sur le fil du rasoir", a écrit sur Twitter Nicola Sturgeon, encourageant ses partisans à aller voter. Faute de majorité à elle seule, la formation pourra cependant s'appuyer sur les Verts et le nouveau parti Alba de l'ex-dirigeant écossais Alex Salmond, l'ancien mentor de Nicola Sturgeon devenu son adversaire à la suite de déchirements au sein du camp indépendantiste.

Double test

Ces élections ont aussi une double valeur de test. Pour Boris Johnson, après le raz-de-marée des conservateurs aux législatives de fin 2019 avec la promesse de réaliser le Brexit, désormais effectif.

Un test aussi pour le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, dont le parti se frotte aux urnes pour la première fois depuis qu'il en a pris la tête en avril 2020 à la suite de sa déroute historique aux législatives. "Nous nous battons pour chaque voix", a-t-il déclaré mercredi. "Quels que soient les résultats, j'en assumerai la responsabilité".

Fort du succès de la campagne de vaccination contre le coronavirus, Boris Johnson se maintient dans les sondages, malgré plusieurs scandales, dont celui du financement de la rénovation de son appartement de fonction, et un bilan de la pandémie très lourd - plus de 127'500 morts.

"Mur rouge"

L'enjeu se cristallise notamment autour de Hartlepool, bastion travailliste du nord-est de l'Angleterre susceptible de basculer conservateur en élisant son nouveau député, après la démission de l'élu sortant, accusé de harcèlement sexuel. Tout un symbole après la prise en 2019 par les tories du "mur rouge" travailliste, ces régions affectées par la désindustrialisation du nord de l'Angleterre.

A Londres, le Labour est en bien meilleure position. Cinq ans après être devenu le premier maire musulman d'une grande capitale occidentale, le travailliste Sadiq Khan est donné gagnant pour un second mandat, loin devant le conservateur Shaun Bailey.

ats, afp

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