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Entre canicules et Covid, un été 2022 meurtrier en France

La France a traversé trois canicules "intenses et remarquables" cet été (image d'illustration). © KEYSTONE/AP/THOMAS PADILLA
La France a traversé trois canicules "intenses et remarquables" cet été (image d'illustration). © KEYSTONE/AP/THOMAS PADILLA


Publié le 22.11.2022


Un excès de mortalité estimé à plus de 10'000 décès. C'est le bilan de l'été en France, avec deux grands coupables: une épidémie persistante de Covid-19 et, surtout, des canicules à répétition qui témoignent des effets meurtriers du réchauffement climatique.

Lors du deuxième été le plus chaud depuis 1900, il y a eu 10'420 décès en excès entre le 1er juin et le 15 septembre, selon une estimation donnée lundi soir par l'agence Santé publique France (SpF) dans un bilan "Canicule et santé". Une partie des décès excédentaires se concentre sur les trois épisodes de canicule: 2816 enregistrés sur ces seules périodes.

Le bilan de la surmortalité lors des canicules de 2022 est "le plus important depuis 2003", année mémorable pour sa canicule de trois semaines d'affilée qui avait causé 15'000 décès, a souligné SpF. A la suite de cela, un plan national canicule avait été créé.

L'impact de la pandémie

Une part de la surmortalité de l'ensemble de l'été 2022 (du 1er juin au 15 septembre) est aussi "vraisemblablement due à une exposition à de fortes chaleurs" sous "les seuils d'alerte canicule". Il faudra attendre début 2023 pour avoir une estimation précise de leur rôle spécifique.

Si cet été a été spécialement chaud et sec, il a aussi été marqué par une recrudescence de Covid-19. Difficile de dissocier les deux. "Il y a une interaction complexe", a résumé lors d'un point presse Guillaume Boulanger, responsable de l'unité "Qualité des milieux de vie et du travail et santé des populations" de SpF.

"Le Covid-19 a pu augmenter la vulnérabilité à la chaleur pour certaines personnes", et réciproquement. D'autres éléments, comme des accidents de la route ou des noyades, ont pu influencer "mais à la marge" l'excès de mortalité.

Trois canicules

Lors d'un été aux multiples manifestations de réchauffement climatique, la France a notamment traversé trois canicules "intenses et remarquables": une en juin, d'une précocité inédite, une en juillet, la plus longue et qui a touché les deux tiers des Français, une dernière en août.

Les 75 ans et plus ont été les plus touchés par la surmortalité dans ces périodes: un décès en excès sur six a concerné cette tranche d'âge (2272 décès en excès, +20,2%).

Le corps humain éprouvé

Ce bilan confirme que les canicules, dont l'accumulation est un effet du réchauffement climatiques, sont meurtrières et que le phénomène s'accélère. Sur les huit derniers étés, les canicules ont occasionné "plus de 10'500 décès en excès" en France, a observé Santé Publique France.

Mais même hors des périodes de canicules, les fortes chaleurs éprouvent le corps humain, davantage pour les populations à risque: enfants, personnes âgées, travailleurs, sportifs etc.

De début juin à mi-septembre, plus de 17'000 passages aux urgences et 3500 consultations SOS Médecins ont ainsi été enregistrés en métropole.

Toute l'Europe touchée

Les fortes vagues de chaleur ont touché toute l'Europe cet été, autant des pays coutumiers de ces phénomènes, comme l'Espagne, que d'autres, affectés pour la première fois, comme le Royaume-Uni. Une première estimation publiée le 7 novembre par l'OMS Europe faisait état d'au moins 15'000 décès en Europe liés aux vagues de chaleurs d'un été également marqué par des sécheresses et incendies.

ats, afp

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