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Erdogan lance sa campagne pour le référendum du 16 avril

Recep Tayyip Erdogan avec en arrière-fond le portrait de Mustafa Kemal Ataturk (archives) © KEYSTONE/AP POOL Presidency Press Service/KAYHAN OZER
Recep Tayyip Erdogan avec en arrière-fond le portrait de Mustafa Kemal Ataturk (archives) © KEYSTONE/AP POOL Presidency Press Service/KAYHAN OZER


Publié le 17.02.2017


Recep Tayyip Erdogan a enjoint vendredi ses partisans de se lancer dans la bataille pour le référendum du 16 avril sur la révision constitutionnelle renforçant ses pouvoirs. Ankara a en outre rappelé six imams d'Allemagne soupçonnés d'espionner pour la Turquie.

A deux mois du scrutin, le président turc a tenu son premier meeting à Kahramanmaras, dans le sud-est de la Turquie, même si la campagne a dans les faits débuté depuis plusieurs jours déjà pour convaincre les Turcs de dire "oui" à cette réforme controversée.

"Nous sommes à la veille d'une décision historique", a souligné M. Erdogan. "La Turquie connaîtra un soir de réforme le 16 avril", a prédit le président, qui prononcera des discours dans plusieurs villes du sud-est au cours du week-end.

Alors que le référendum s'annonce serré, il a demandé à ses partisans de "frapper à toutes les portes" pour convaincre les millions d'indécis qui feront pencher le résultat.

La réforme constitutionnelle voulue par M. Erdogan déchaîne les passions en Turquie. Son examen au parlement avait déjà donné lieu à des rixes d'une rare violence.

Selon le texte, le pouvoir exécutif, essentiellement détenu par le premier ministre, serait transféré au président, lequel pourrait en outre intervenir directement dans le domaine judiciaire. Les dirigeants turcs estiment qu'une telle mesure est nécessaire pour doter la Turquie d'un capitaine fort, à même de faire face aux défis économiques et sécuritaires.

Six imams rappelés en Turquie

Les autorités turques ont par ailleurs annoncé vendredi le rappel de six imams qui officiaient en Allemagne. Ils ont été rappelés à leur poste en Turquie après la perquisition des appartements de quatre d'entre eux soupçonnés d'espionnage pour le compte d'Ankara.

Ces imams ne sont "impliqués dans aucune activité de renseignement ou d'espionnage", a communiqué vendredi la direction des affaires religieuses en Turquie (Diyanet). "Ces accusations sont la pire des diffamations que l'on puisse faire à un homme de religion", a affirmé Mehmet Görmez, chef du Diyanet.

Les autorités allemandes ont perquisitionné cette semaine les domiciles des quatre religieux turcs soupçonnés d'avoir espionné depuis l'Allemagne des partisans du prédicateur turc Fethullah Gülen à qui les autorités turques imputent le coup d'Etat du 15 juillet.

Selon les médias allemands, ces imams sont membres du Ditib, la principale organisation de la communauté turque musulmane en Allemagne. Le Parquet fédéral allemand a précisé n'avoir procédé à aucune interpellation, mais avoir saisi "des moyens de communication, des supports de données et des documents écrits".

ats, afp

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