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Evacuations en masse avant l'arrivée de l'ouragan Florence

Des habitants de Wrightsville Beach, en Caroline du Nord, se préparent à l'arrivée de l'ouragan en accrochant des planches de bois contre les fenêtres. © KEYSTONE/EPA/JIM LO SCALZO
Des habitants de Wrightsville Beach, en Caroline du Nord, se préparent à l'arrivée de l'ouragan en accrochant des planches de bois contre les fenêtres. © KEYSTONE/EPA/JIM LO SCALZO


Publié le 12.09.2018


Partir ou rester? Les habitants de la côte est des Etats-Unis étaient partagés mercredi, malgré le redoublement des appels à évacuer avant l'arrivée de l'ouragan Florence aux effets potentiellement dévastateurs.

Environ 1,7 million de personnes ont été sommées de se mettre à l'abri loin du rivage de la Caroline du Sud, de la Caroline du Nord et de la Virginie.

Ces trois Etats de la côte atlantique sont les plus menacés par le cyclone, classé tout d'abord en catégorie 4 sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte 5, avec des vents atteignant 215 km/h.

L'ouragan a été rétrogradé en catégorie 3 avec des vents faiblissant mais il reste dangereux, a annoncé le centre national des ouragans (NHC). "Florence est toujours considéré comme un ouragan majeur extrêmement dangereux" quand il approchera des côtes jeudi.

Située encore plus au sud, l'Etat de Géorgie a déclaré à son tour l'état d'urgence mercredi, une mesure permettant de mobiliser l'aide fédérale. "Le désastre est à notre porte, et il s'apprête à entrer", a averti Roy Cooper, le gouverneur de la Caroline du Nord. "Il est impératif que chacun suive les ordres d'évacuation locaux. Cet ouragan est terriblement dangereux", a averti Donald Trump sur Twitter.

Certains, comme Kevin Miller, avaient toutefois choisi de défier les éléments. "J'ai fait Hugo", a dit à l'AFP cet électricien de 50 ans rencontré à une station-essence de Charleston, ville touristique de Caroline du Sud, en faisant référence à l'ouragan qui avait ravagé l'Etat en 1989. "Il y aura un peu plus d'eau mais on va s'en sortir, j'ai confiance", ajoutait-il. "On a tout ce qu'il faut, on est prêts".

Incertitude

Wilmington, station balnéaire de Caroline du Nord comptant un peu plus de 100'000 habitants, se préparait à l'impact malgré le soleil qui brillait dans la matinée.

Les rues étaient quasiment désertes, les commerces et les habitations étaient calfeutrés derrière des planches de bois, les supermarchés étaient vidés et les pompes à essence étaient à sec. "Wilmington reste soudée", "Flo, tu n'es pas la bienvenue ici", pouvait-on lire sur la devanture du bar Tavern Law.

"Lors du dernier ouragan, un arbre est tombé sur la maison de nos voisins, confiait Ken Price, un père de famille d'une cinquantaine d'années. "On a donc décidé de descendre les matelas au rez-de-chaussée par précaution. On a fait des réserves d'eau et sorti les jeux de société pour occuper les enfants. Il n'y a plus qu'à attendre maintenant".

Ouragan "Mike Tyson"

L'incertitude sur la trajectoire de l'ouragan ajoute à la fébrilité des habitants. "Mon fils vit en Caroline du Nord et il pensait venir chez moi jusqu'à ce matin et maintenant, il me demande si je veux aller chez lui", dit à l'AFP Barry Sparks, un habitant de Columbia en Caroline du Sud.

Florence va "être comme un direct de Mike Tyson sur la côte" des Carolines, a pour sa part assuré Jeff Byard, responsable de l'Agence fédérale de gestion des situations d'urgence (Fema). Florence devrait porter avec lui des précipitations extrêmes pour un littoral aux plages de sable. En Caroline du Nord, on s'attend à entre 50 et 75 cm d'eau, et jusqu'à un mètre à certains endroits.

"Ces pluies pourraient provoquer des crues catastrophiques et des inondations importantes", a estimé le Centre national des ouragans, appelant la population à "accélérer les opérations" de protection des bâtiments face aux rafales attendues.

Côte "très plate"

"La côte est très plate, la plupart du temps quand il pleut il n'y a nulle part où aller", a prévenu le maire de Charleston, John Tecklenburg. "Les niveaux des rivières vont monter, la pluie pourrait être une tragédie pour la Caroline du Sud", a souligné l'élu. Charleston a annoncé la fermeture de son aéroport.

De nombreux centres d'accueil, pourvus en eau et en nourriture, ont également été mis en place dans les trois Etats. "J'espère que ce ne sera pas aussi mauvais qu'on le dit, mais si c'est vrai, j'espère être dans un endroit sûr", expliquait à l'AFP Ryan Limpert, devant un des refuges de Wilmington.

Et pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, comme les personnes âgées ou malades, il restait la solidarité. "Aidez vos voisins, une vie ne peut être remplacée", a imploré Jeff Byard.

ats, afp

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