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Explosion près d'une salle de mariage à Kaboul: plus de 50 morts

Alerte Info © Keystone
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La déflagration s'est produite à Kaboul près d'une salle où se déroulait une cérémonie religieuse (archives). © KEYSTONE/AP/MASSOUD HOSSAINI
La déflagration s'est produite à Kaboul près d'une salle où se déroulait une cérémonie religieuse (archives). © KEYSTONE/AP/MASSOUD HOSSAINI
L'attaque a eu lieu dans une grande salle des fêtes de la capitale afghane, près de l'aéroport. © Keystone/AP/MASSOUD HOSSAINI
L'attaque a eu lieu dans une grande salle des fêtes de la capitale afghane, près de l'aéroport. © Keystone/AP/MASSOUD HOSSAINI


Publié le 20.11.2018


Plus de 50 personnes ont été tuées et plus de 70 autres blessées dans un attentat-suicide mardi à Kaboul. La déflagration a eu lieu lors d'un rassemblement de religieux célébrant la naissance du prophète Mahomet dans une salle des fêtes de la capitale.

Les Afghans célébraient mardi la naissance du prophète Mahomet et la journée était fériée dans leur pays. Un millier de personnes, selon le responsable de la salle où s'est produite l'explosion, s'étaient réunies en fin de journée pour les célébrations.

Des "oulémas venus de tout le pays et de nombreuses autres personnes participaient à la cérémonie", a dit le porte-parole du ministère de la Défense, Najib Danish. "Une récitation du Coran était en cours quand la bombe a explosé", a témoigné un étudiant en lectures religieuses. "C'était le chaos, beaucoup criaient. Nous avons transporté les blessés dans les ambulances et beaucoup de morts sont des jeunes", a-t-il poursuivi, ses vêtements couverts de sang.

Pas encore revendiqué

Des photos sur les réseaux sociaux montrent des corps étendus à terre, sur certains les vêtements ont été partiellement soulevés par le souffle de l'explosion. On voit aussi des taches de sang ainsi que des chaises renversées. L'attentat n'a pour l'heure pas été revendiqué mais le groupe Etat islamique (EI), des extrémistes sunnites, est le plus souvent à l'origine des attaques-suicide.

Selon le porte-parole du ministère de la Santé, le bilan a été réévalué à 50 morts et 72 blessés en fin de soirée.

Un double-attentat à la bombe dans la capitale afghane contre la communauté des Hazaras, de confession chiite, avait fait 26 morts début septembre dans une salle de sport. Il avait été revendiqué par l'EI qui considère les chiites comme des hérétiques.

L'attentat le plus meurtrier en 2018 a été perpétré fin janvier par les talibans qui avaient fait exploser une ambulance piégée dans l'un des quartiers les plus animés dans le centre de Kaboul, faisant 103 morts et 235 blessés.

"Ennemis de l'islam"

"Les ennemis de l'Islam ont mené une attaque terroriste ayant visé la cérémonie célébrant l'anniversaire du prophète Mahomet. C'est un crime impardonnable, dans lequel un certain nombre d'érudits religieux et d'autres compatriotes sont devenus des martyrs et ont été blessés", a condamné le président Ashraf Ghani dans un communiqué. Il a décrété pour mercredi une journée de deuil national.

Le Pakistan voisin a également condamné cette "haineuse" attaque "terroriste". Mardi matin, M. Ghani avait prononcé dans le palais présidentiel un discours appelant à la paix devant les oulémas.

La colère s'est répandue sur les réseaux sociaux après l'annonce de l'attentat. Ce n'est pas la première fois que les oulémas d'Afghanistan sont la cible d'attaques. En juin, un kamikaze s'était fait exploser près d'un rassemblement d'oulémas à Kaboul, environ une heure après que le Conseil eut qualifié ces attentats de péchés.

Spirale de la violence

Cet attentat survient à un moment où le pays est toujours englué dans une spirale de la violence, mais où des espoirs de pourparlers de paix entre gouvernement et talibans pourraient poindre. Les talibans ont affirmé lundi s'être entretenus la semaine dernière avec des responsables américains pour mettre fin au conflit afghan, soulignant cependant qu'aucun accord n'avait été trouvé sur "aucune question".

Et l'envoyé américain pour la paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a dit dimanche espérer un accord de paix dans les cinq mois, alors même que les insurgés multiplient les attaques contre les forces gouvernementales. 30'000 soldats et policiers afghans ont été tués depuis 2015, a révélé le président Ghani.

Ce souhait d'une échéance courte souligne un sentiment d'urgence croissant à la Maison Blanche et parmi les diplomates américains qui souhaitent qu'un accord soit rapidement conclu. D'autant que les Etats-Unis sont confrontés à la concurrence de la Russie. Ce mois-ci, Moscou a accueilli des pourparlers internationaux sur l'Afghanistan auxquels ont participé les talibans.

ats, afp, reu

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