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Extinction Rebellion: 14 activistes condamnés à Neuchâtel

Les militants d'Extinction Rebellion essaient d'alarmer par des actions symboliques sur l'urgence climatique (photo symbolique). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Les militants d'Extinction Rebellion essaient d'alarmer par des actions symboliques sur l'urgence climatique (photo symbolique). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Les 14 activistes ont été condamnés par le Tribunal de police à Neuchâtel, qui se trouve dans le bâtiment de l'hôtel de ville. © Keystone/LAURENT GILLIERON
Les 14 activistes ont été condamnés par le Tribunal de police à Neuchâtel, qui se trouve dans le bâtiment de l'hôtel de ville. © Keystone/LAURENT GILLIERON


Publié le 11.06.2021


Les 14 activistes d'Extinction Rebellion, qui ont bloqué le 5 mars 2020 pendant 75 minutes une des artères de Neuchâtel, ont été condamnés vendredi par le Tribunal de police de Neuchâtel. Le juge a expliqué qu'il ne remet pas en cause le principe d'urgence climatique.

Le juge Michael Ecklin a précisé que chaque renvoi d'activistes climatiques devant un tribunal peut amener des réponses différentes. "Ce cas n'est pas similaire à celui de Fribourg, Lausanne, Genève ou St-Gall."

Le tribunal a relevé que les activistes n'ont pas demandé d'autorisation pour manifester sur le domaine public et qu'ils ont violé la loi sur la circulation routière. Il les condamne à une amende de 200 francs chacun et au paiement des frais de la cause.

Le juge a néanmoins acquitté l'observatrice du collectif qui s'assurait depuis le trottoir que l'action se déroule sans problème. Selon lui, on ne peut pas retenir qu'elle a entravé la circulation.

Lors de l'audience, un des deux avocats des prévenus Michel Bise avait estimé que la police avait fait une erreur en ne donnant pas de sommation, ni l'ordre de se disperser. "Aucun prévenu n'a entendu d'un policier que cette manifestation était illégale", avait-il ajouté.

Pour le juge, cet argument ne tient pas car la police doit réagir de manière proportionnée dans le cadre d'une manifestation pacifique. "Les prévenus étaient parfaitement conscients des enjeux et ne peuvent pas sérieusement se prévaloir, en plaidant la désobéissance civile, d'avoir adopté une attitude fondée sur le comportement de la police", a expliqué Michael Ecklin.

Pas d'état de nécessité licite

Par rapport à l'état de nécessité licite lié à l'urgence climatique, le tribunal a expliqué ne pas discerner en quoi l'infraction - blocage et manifestation sans autorisation - était nécessaire, "c'est-à-dire non seulement de nature à neutraliser le réchauffement climatique, mais encore qu'elle soit le moyen le plus adéquat pour atteindre cet objectif".

"On doute que les automobilistes détournés et les passants aient été sensibilisés à cette problématique", a ajouté le juge. De plus, pour reconnaître l'état de nécessité, le danger doit être impossible à détourner autrement, une condition qui n'est pas non plus remplie.

Interrogé par Keystone-ATS, l'avocat Michel Bise a déclaré qu'il ne pouvait pas se prononcer pour le moment par rapport à un recours. Dans un communiqué, les rebelles d'Extinction Rebellion ont déclaré "prendre acte de cette condamnation" et considèrent que l’Histoire leur donnera raison.

Les activistes ont aussi déploré "que le juge n’ait pas estimé utile de faire témoigner une scientifique de renom qui pouvait expliquer la situation d’urgence climatique et la nécessité de prendre des mesures à l’échelle du désastre". Des sympathisants sont venus soutenir vendredi, tout comme lors de l'audience du 17 mai, les prévenus et continuer d'alerter la population sur l'urgence climatique, avec des chants, banderoles, affiches et dessins à la craie devant le tribunal.

ats

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