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Face à dix Français, Edouard Philippe dans un débat "intense"

"Je sais très bien ce que je ferai après avoir été Premier ministre, ça n'aura pas grand-chose à faire avec la politique, et ça m'ira très bien", a assuré Edouard Philippe lors d'un débat télévisé sur le plateau de LCI et RTL (archives). © KEYSTONE/EPA AFP POOL/ERIC FEFERBERG / POOL
"Je sais très bien ce que je ferai après avoir été Premier ministre, ça n'aura pas grand-chose à faire avec la politique, et ça m'ira très bien", a assuré Edouard Philippe lors d'un débat télévisé sur le plateau de LCI et RTL (archives). © KEYSTONE/EPA AFP POOL/ERIC FEFERBERG / POOL


Publié le 14.02.2019


Des échanges directs, souvent bruts et abrupts: Edouard Philippe s'est retrouvé sur la défensive mercredi soir lors d'un débat rude et "intense" sur le plateau d'LCI et RTL face à dix Français, dont le "gilet jaune" Ingrid Levavasseur.

Une retraitée de 88 ans mécontente de la désindexation des retraites, un restaurateur de 33 ans décidé à repartir avec le "scalp" du chef du gouvernement, une contractuelle de la fonction publique mécontente des 80 km/h pour faire ses 120 kilomètres quotidiens: le petit panel concocté par la chaîne info a souvent mis le chef du gouvernement en position d'"accusé", a relevé l'éditorialiste du Figaro Yves Thréard.

Un débat "intense" mais pas "violent", a résumé pour sa part Edouard Philippe dans sa conclusion.

Quasi absence d'ouvriers au Parlement, avantages des anciens présidents de la République, vol privé de 350'000 euros pour gagner deux heures au retour de Nouvelle-Calédonie... Le fonctionnement des institutions et le train de vie de l'Etat ont dominé la première partie de l'émission, où Edouard Philippe est parfois apparu renfrogné, la tête posée sur son poing.

Pas de taxe carbone

"Monsieur, est-ce que vous aussi comme M. Mélenchon, vous êtes sacré?", demande un des invités. "On a coupé la tête des rois et on a mis des petits marquis", peste Fabrice Schlegel, chef d'entreprise du Jura particulièrement remonté, en parlant des hommes politiques.

"Il n'est pas illégitime ou scandaleux de faire en sorte que ceux qui ont été présidents de la République aient une pension de retraite et puissent vivre décemment", a plaidé M. Philippe. Il a aussi admis que les avantages des anciens chefs de l'Etat et leurs coûts en millions d'euros "choquent".

Quelques heures après Emmanuel Macron en Conseil des ministres, le Premier ministre a fermé la porte à un retour de la hausse de la taxe carbone à partir de 2020, une augmentation à l'origine de la crise des "gilets jaunes" et qui devait représenter une recette fiscale de plus de 10 milliards d'euros à horizon 2022.

Mais pas d'amnistie non plus

S'il a confirmé l'enterrement de la taxe carbone, le Premier ministre a fermé la porte à tout geste d'amnistie en faveur des condamnés pour les violences lors des manifestations des "gilets jaunes". Une idée portée par Mme Levavasseur, figure des "gilets jaunes" qui a annoncé sur le plateau qu'elle rompait avec le projet de liste aux européennes du "Ralliement d'initiative citoyenne" (RIC).

"Quand vous voyez des gens qui saccagent l'Arc de Triomphe, je n'ai aucune envie de leur dire: 'allez, c'est pas grave'. Quand vous voyez des gens qui attaquent des policiers et des gendarmes, quand vous voyez l'homme qui a brûlé le camion des forces Sentinelle devant la tour Eiffel, (...), vous voudriez qu'on dise à ce monsieur: 'Bon allez, c'est pas grave' ? Mais si c'est grave !", a répliqué M. Philippe.

L'ancien maire du Havre a aussi mystérieusement évoqué son avenir: "Je sais très bien ce que je ferai après avoir été Premier ministre, ça n'aura pas grand-chose à faire avec la politique, et ça m'ira très bien", a-t-il assuré. Le Premier ministre est également revenu sur la nomination de son ancien mentor Alain Juppé au Conseil constitutionnel, saluant "une très bonne nouvelle pour la République".

ats, afp

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