Le film suédois "Gräns", du réalisateur Ali Abbasi, a été récompensé vendredi par le prix "Un Certain Regard" au festival de Cannes. L'interprète de "Girl" du Belge Lukas Dhont et le réalisateur ukrainien Sergueï Loznitsa avec "Donbass" ont également été distingués.

Les jurés ont été "extrêmement impressionnés" par le niveau des films, a assuré le président du jury, l'acteur Benicio del Toro.

La plus haute récompense de cette section parallèle est revenue à "Gräns" ("Border"), un film surprenant qui met en scène Tina (Eva Melander), une douanière au visage très ingrat (l'actrice a joué avec une prothèse). Grâce à un odorat très développé, elle repère les fraudeurs, mais sent aussi les sentiments humains.

Polster à l'école

Un prix d'interprétation a été accordé à Victor Polster, 16 ans, l'acteur du phénomène "Girl", l'histoire d'une adolescente née garçon qui rêve de devenir ballerine. Pour ses premiers pas au cinéma, il incarne Lara lancée en même temps dans une éprouvante réassignation sexuelle et l'exigence de la danse classique. Il n'était pas présent pour recevoir son prix, car il est "encore à l'école", a dit le réalisateur à sa place.

Le prix du scénario est allé à "Sofia" de la Franco-Marocaine Meryem Benm'barek. Le film relate l'histoire d'une jeune femme qui se retrouve dans l'illégalité puisque enceinte en dehors du mariage, à Casablanca. "Donbass", film d'ouverture de cette section, de Sergueï Loznitsa ("Une femme douce") a, lui, reçu le prix de la mise en scène.

Un prix spécial a enfin été remis aux "Morts et les autres" de Joao Salaviza et Renée Nader Messora, sur un jeune indigène brésilien. Sur le tapis rouge, l'équipe du film avait brandi des pancartes appelant à arrêter le massacre des indigènes au Brésil. Un discours qu'ils ont de nouveau tenu vendredi.

Les prix "Un Certain Regard" devancent de 24 heures l'annonce de la palme d'or qui sera remise samedi soir. Cette année, 18 films étaient proposés dans cette section, dont six premiers films.

ats, afp