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France: une vingtaine de harkis distingués par le président de la République

A la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962), quelque 60'000 des Algériens recrutés comme auxiliaires de l'armée française avaient été admis en France après les accords de paix (photo symbolique). © Keystone/AP/STR
A la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962), quelque 60'000 des Algériens recrutés comme auxiliaires de l'armée française avaient été admis en France après les accords de paix (photo symbolique). © Keystone/AP/STR


Publié le 21.09.2018


Le président français Emmanuel Macron a décidé d'honorer les harkis, d'anciens combattants algériens ayant servi aux côtés de l'armée française durant la guerre d'Algérie. Ces promotions interviennent peu avant la Journée nationale d'hommage aux harkis (25 septembre).

Par décret paru au Journal officiel de vendredi, six anciens combattants harkis et la cofondatrice d'une association de harkis sont promus au grade de chevalier de la Légion d'honneur, la distinction la plus prestigieuse décernée par l'Etat. Quatre personnes sont promues au grade d'officier de l'ordre national du Mérite et quinze autres au grade de chevalier du même ordre, majoritairement représentantes d'associations ou fédération.

A la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962), quelque 60'000 des Algériens recrutés comme auxiliaires de l'armée française avaient été admis en France après les accords de paix. Les autres - entre 55'000 et 75'000 selon les historiens - avaient été abandonnés et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes qui les considéraient comme des traîtres.

En 2001, le président Jacques Chirac avait reconnu la "dette d'honneur" de la France envers les harkis et fait du 25 septembre la "Journée nationale d'hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives". Ses successeurs Nicolas Sarkozy et François Hollande évoqueront respectivement la "responsabilité collective" de la France et la reconnaissance officielle "des responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France".

Loin des attentes

Un groupe de travail, lancé à l'initiative de M. Macron, avait préconisé en juillet de créer un "fonds de réparation et de solidarité" de 40 millions d'euros pour ces anciens combattants et leurs enfants. Mais ce montant est très loin des attentes des associations.

La communauté harkie avait appelé début septembre le chef de l'Etat à lui accorder des réparations à la hauteur du préjudice subi à la fin de la guerre d'Algérie, rappelant le soutien qu'elle lui a apporté en 2017 et menaçant de porter plainte contre la France pour crimes contre l'humanité. Quelques jours plus tard, le Comité national de liaison des harkis (CNLH) avait réitéré sa volonté de se battre "jusqu'au bout" et d'aller plaider sa cause devant les tribunaux internationaux s'il n'obtenait pas satisfaction de l'Etat.

L'initiative intervient aussi juste après un geste fortement symbolique d'Emmanuel Macron, qui a demandé pardon mi-septembre à la veuve de Maurice Audin, un militant communiste mort sous la torture et victime "du système institué alors en Algérie par la France", selon les mots du président de la République.

ats, afp, reu

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