Fribourg met à jour sa politique de lutte contre la criminalité
Le procureur général et le Conseil d'Etat fribourgeois ont arrêté leur politique de lutte contre la criminalité pour la période 2018-2021. La mise sur pied d'un concept de gestion des risques et des menaces en constitue la principale nouveauté.
Concrètement, une unité sera créée au sein de la police, en collaboration avec des experts, a précisé mercredi devant les médias Philippe Allain, commandant de la police cantonale, étroitement associée au processus. "La police ne peut pas agir seule, un travail de mise en réseau est indispensable", a-t-il relevé.
Cette structure "visera à détecter et prévenir des infractions par des personnes à risque, dont le comportement ou les propos laissent supposer une propension à la violence et susceptibles de passer à l'acte". La cellule sera donc chargée de récolter et d'échanger des données sur ces personnes, dans un cadre permettant de concilier protection de la sphère privée et sécurité publique.
La Direction de la sécurité et de la justice (DSJ) élabore actuellement un projet de modification de la loi sur la police cantonale, afin d'introduire les bases légales nécessaires. Le projet sera mis en consultation à l'automne.
Troisième mouture
Cette troisième mouture de la politique de lutte contre la criminalité faite suite à celles des exercices 2012-2014 et 2015-2017. Son élaboration s'est appuyée sur des groupes de travail, qui ont analysé chaque priorité existante, afin de formuler, sur la base d'expériences de terrain, des propositions d'abandon, de renforcement ou de réorientation des priorités.
"Contrairement aux précédentes, cette nouvelle mouture ne prévoit pas forcément de moyens supplémentaires", a précisé le conseiller d'Etat Maurice Ropraz, en charge de la sécurité et de la justice. "Elle permet par contre de réorienter certains moyens et de mieux traduire les priorités".
Cyber-patrouilles
La lutte contre la cybercriminalité sera ainsi encore renforcée, notamment par un accroissement des patrouilles dans l'espace virtuel, mais aussi en assurant les besoins techniques ou de formation.
Il en va de même pour la lutte contre le travail au noir, qui n'a pas encore apporté les résultats espérés, a noté le procureur général Fabien Gasser. La solution passera par un renforcement des opérations "coup-de-poing", mais aussi par une amélioration des compétences judiciaires des inspecteurs du service public de l'emploi.
La lutte contre la violence mettra un accent particulier sur la prévention auprès des mineurs, au vu des dérives dans l'utilisation des réseaux sociaux, ainsi que de la recrudescence des cas de voies de fait et d'agression chez les jeunes. Par ailleurs, les cas de violence domestique seront systématiquement annoncés à l'Autorité de protection de l'enfant et de l'adulte.
Enfin, la lutte contre le trafic de stupéfiants - avec une activité policière soutenue en matière de trafic de rue - la lutte contre la criminalité organisée, ainsi que la lutte contre les incivilités demeurent des objectifs inchangés par rapport aux dernières années.
ats