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Fribourg: peine confirmée pour l'homme qui a étranglé son épouse

Le Tribunal cantonal de Fribourg a confirmé l'internement du meurtrier (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Le Tribunal cantonal de Fribourg a confirmé l'internement du meurtrier (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 20.09.2018


Le Portugais accusé d'avoir violé et étranglé son épouse en 2014 à Fribourg a vu son appel rejeté par le Tribunal cantonal. Les juges ont confirmé le verdict de première instance, le condamnant à une peine de 17 ans de prison, couplée à un internement.

Le 30 mars 2017, le Tribunal de la Sarine avait jugé cet homme de 59 ans coupable de meurtre et de viol à l'encontre de son épouse. Il avait aussi été condamné pour avoir infligé dans les années 2000 des actes d'ordre sexuel à ses deux jeunes fils, qu'il avait eus avec une précédente compagne.

En appel, le Portugais demandait son acquittement des chefs de prévention d'actes d'ordre sexuel avec des enfants et de viol. Il réclamait une réduction de peine à 8 ans de détention et contestait l'internement prononcé par les premiers juges.

Jugement confirmé

Dans son jugement, le Tribunal cantonal a relevé que l'homme avait bel et bien violé sa femme. La réaction immédiate de la victime, qui a notamment quitté le domicile conjugal, procédé à un changement d'adresse et s'est renseignée sur la procédure de divorce, corroborent les déclarations qu'elle a faites à certains proches sur le viol qu'elle venait de subir, notent les juges.

La Cour a également confirmé la condamnation du prévenu pour actes d'ordre sexuel sur ses deux fils entre 2002 et 2004. Outre les déclarations des plaignants, l'opinion de différents professionnels, qui avaient déjà à l'époque des doutes sur de possibles abus, a été décisive.

Les juges ont par ailleurs suivi l'avis de l'expert-psychiatre, qui estime que le prévenu souffre d'un trouble de la personnalité dyssociale, comportant des "traits psychopathiques marqués". En raison d'un risque très important de le voir se comporter en prédateur social et en l'absence de traitement possible, son internement est donc confirmé.

Présomption d'innocence

Lors de l'audience mercredi, son avocat avait essayé, sans succès, de demander une nouvelle expertise psychiatrique. Il avait appelé à respecter la présomption d'innocence du prévenu concernant les accusations de viol et d'actes sexuels sur des enfants, qu'il a toujours niés.

Le Ministère public avait pour sa part dénoncé le "déni complet" du prévenu, "centré sur sa petite personne" et "modèle de manipulation". Il avait également rappelé les pressions physiques et psychologiques exercées par le quinquagénaire sur ses précédentes compagnes.

Avec son foulard

Pour mémoire, le prévenu, domicilié en Suisse depuis 1989, était marié depuis 2013 avec la victime, elle aussi portugaise et âgée d'une cinquantaine d'années. Leur relation était devenue conflictuelle. Après qu'il l'eut violée en novembre 2014, elle a finalement demandé le divorce, ont établi les premiers juges.

L'après-midi du 29 décembre 2014, elle rentrait du Portugal où elle avait retrouvé sa famille pour Noël. Elle s'est rendue dans la boutique qu'elle tenait en ville pour parler avec lui.

C'est là qu'il l'a étranglée avec le foulard qu'elle portait autour du cou. Quand il l'a amenée aux urgences, elle était en état de mort cérébrale. Elle est décédée le lendemain.

Pendant la procédure, l'homme avait avoué avoir tiré sur le foulard, mettant son acte sur le compte d'une dispute dans laquelle ils en seraient venus aux mains. En audience, il avait toutefois refusé de répondre aux questions du juge.

ats

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