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Genève: pour la suppression de places de parking en surface

A Genève, jusqu'à 4000 places de stationnement en surface pourront disparaître afin de fluidifier la circulation (photo symbolique). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA
A Genève, jusqu'à 4000 places de stationnement en surface pourront disparaître afin de fluidifier la circulation (photo symbolique). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA


Publié le 12.09.2019


A Genève, jusqu'à 4000 places de stationnement en surface pourront disparaître afin de fluidifier la circulation. Le Grand Conseil a accepté jeudi d'assouplir le principe de compensation des places supprimées dans l'espace public.

Inscrit dans la loi genevoise d'application de la législation fédérale sur la circulation routière (LaLCR), ce principe exige que toute place de stationnement sur la voirie doit être remplacée, à certaines conditions, par une place dans un parking public. "Cette loi est très restrictive", a relevé le rapporteur de majorité, le PLR Alexandre de Senarclens.

La modification de la LaLCR permettra la mise en application de la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée (LCME). Selon M. de Senarclens, il s'agit d'améliorer l'attractivité des transports publics et d'accompagner l'arrivée du Léman Express le 15 décembre.

En 28 ans

"Datant de 2011, le principe de compensation a bloqué beaucoup de projets, comme la création de voies de bus en site propre et d'aménagements cyclables ou piétonniers", a déploré la Verte Delphine Klopfenstein Broggini. Et d'indiquer que le taux d'occupation des parkings souterrains publics est de 68%. A ses yeux, le taux de vacance de 32% constitue un énorme potentiel.

"Sans cet assouplissement, il faudrait 28 ans pour mettre en oeuvre la LCME", a calculé le socialiste Thomas Wenger. Pour le PDC Jacques Blondin, il ne s'agit pas de "tuer la voiture mais de fluidifier le trafic". Le député estime toutefois qu'il manque des places de stationnement pour les deux-roues et de livraison. De plus, le contrôle du parking doit être renforcé.

Autre son de cloche au MCG et à UDC, qui estiment que la suppression de places de stationnement ne va rien résoudre. "Ce projet de loi vise à forcer les gens à prendre le Léman Express", a critiqué l'UDC Stéphane Florey. "Le Léman Express n'aura aucun effet sur le trafic pendulaire qui nous pourrit la vie", a renchéri le MCG Patrick Dimier.

"Raison et pragmatisme"

"Dans cette enceinte, les lignes sont en train de bouger. Pendant trop longtemps, on était dans la confrontation idéologique en matière de mobilité", a constaté le conseiller d'Etat Serge Dal Busco, en charge des Infrastructures. Et d'inviter les députés à suivre la voie de "la raison et du pragmatisme", afin de permettre à l'Etat de concrétiser la LCME en quatre à cinq ans.

Jugeant l'assouplissement trop timoré, Ensemble à Gauche a déposé des amendements pour aller plus loin. La formation n'a pas été suivie. Au final, la modification de la LaLCR a été adoptée par 68 oui, 11 abstentions et 18 non (MCG et UDC).

ats

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