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Genève répond à Salvini par la Déclaration de droits humains en mer

Le maire de la Ville de Genève Sami Kanaan a signé une Déclaration de Genève sur la protection des droits de l'homme en mer (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Le maire de la Ville de Genève Sami Kanaan a signé une Déclaration de Genève sur la protection des droits de l'homme en mer (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 21.05.2019


La Ville de Genève affiche son soutien au sauvetage de migrants en mer, alors que le ministre italien Matteo Salvini veut pénaliser ceux qui les assistent. Le maire Sami Kanaan a signé mardi une Déclaration de Genève sur la protection des droits de l'homme en mer.

"Je suis sûr" que celle-ci "sera considérée dans les années à venir comme une initiative fondamentale", s'est-il réjoui en paraphant le texte en présence des directeurs de Human Rights at Sea David Hammond et de SOS Méditerranée Suisse Catherine Abu Sa'da. Il souhaite que d'autres municipalités s'associent à ce dispositif qui doit aboutir à une mobilisation internationale contre les violations des droits de l'homme en mer.

De nombreux juristes, représentants d'agences onusiennes ou membres de la société civile ont contribué à la Déclaration portée par Human Rights at Sea. Celle-ci a été lancée alors que le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a considéré comme "risibles" ce weekend les protestations dans une lettre de plusieurs rapporteurs de l'ONU, dont le Zurichois Nils Melzer, contre son projet de loi. Ces experts indépendants ciblaient des violations du droit international.

Matteo Salvini veut notamment établir des amendes contre les navires qui assistent des migrants. Le ministre italien, qui avait porté les efforts qui avaient abouti au démantèlement de l'Aquarius, souhaite même pouvoir interdire ou suspendre les activités d'ONG ou de bateaux dans cette situation. Il avait été furieux après le débarquement dimanche soir à Lampedusa de 47 migrants malgré la saisie de leur navire.

La Ville de Genève a pris à plusieurs reprises ces dernières années le contre-pied de la politique menée par les autorités fédérales sur une question internationale. Il y a quelques mois, la Suisse avait refusé d'aider l'Aquarius.

La Déclaration de Genève porte notamment sur les zones internationales qui ne tombent pas sous l'autorité des Etats. Outre les migrants, elle alerte sur l'utilisation à long terme des mers, la protection de la biodiversité ou l'importance des mers pour le commerce mondial. "Le moment est venu" d'aborder "explicitement" le "problème des droits humains en mer", selon M. Kanaan.

ats

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