A moins d'être la victime de la plus grande surprise de l'histoire du football du vingt-et-unième siècle, la Suisse fêtera ce lundi sa qualification pour la phase finale de l'Euro 2020.

Elle doit cueillir un point à Gibraltar pour être de la partie en juin prochain dans un tournoi qui se déroulera dans douze villes de douze pays.

Face à la 196e équipe du classement de la FIFA qui comptabilise 209 sélections, la Suisse devrait s'imposer très logiquement sans connaître de réelles frayeurs, même si Vladimir Petkovic n'a pas oublié deux épisodes qui soulignent bien qu'un match n'est jamais gagné d'avance. Le 10 octobre 2016, la Suisse ne se serait sans doute pas imposée 2-1 à Andorre si Roman Bürki n'avait pas réalisé une parade décisive en fin de rencontre. Puis le 23 mars dernier, l'Irlande avait dû se contenter d'un "petit" 1-0 à Gibraltar dans ce même groupe D du tour préliminaire.

Le 8 septembre dernier à Sion, le match aller avait toutefois tourné à la démonstration pour l'équipe de Suisse. Victorieuse tranquillement 4-0 grâce à des réussites de Denis Zakaria, d'Admir Mehmedi, de Ricardo Rodriguez et de Mario Gavranovic, elle avait pu mesurer l'insigne faiblesse des ressortissants du territoire britannique d'outre-mer qui ont été battus 6-0 vendredi soir au Danemark. Rien, absolument rien, ne s'oppose à ce qu'elle conclue sur une bonne note cette campagne, la septième victorieuse dans un tour préliminaire depuis celle de l'Euro 2004.

"On sait jouer au foot sans aligner notre meilleure équipe"

Malgré le poids de nombreuses absences, notamment celles de son joueur le plus talentueux - Xherdan Shaqiri - et du meilleur buteur du dernier Championnat du Portugal - Haris Seferovic -, la Suisse possède encore une certaine marge. "On a vu que l'on sait aussi jouer au football même sans aligner notre meilleure équipe", remarquait Stephan Lichtsteiner vendredi soir après le succès 1-0 devant la Géorgie à Saint-Gall.

Contrarié par les largesses défensives concédées à l'adversaire, le capitaine avait tenu à souligner les mérites de Ruben Vargas, appelé à remplacer Haris Seferovic à la dernière minute, et bien sûr ceux de Cedric Itten, le buteur providentiel.

Le héros de Saint-Gall bénéficiera très certainement d'un temps de jeu plus conséquent à Gibraltar. Formé au FC Bâle puis passé au FC Lucerne avant de trouver son bonheur en Suisse orientale sous la férule de Peter Zeidler, Cedric Itten peut nourrir l'ambition aujourd'hui de figurer en juin prochain dans la liste des vingt-trois sélectionnés de Vladimir Petkovic pour l'Euro 2020.

A 23 ans, il possède cette fraîcheur que sont peut-être en train de perdre cette année Mario Gavranovic et Josip Drmic en raison des difficultés traversées dans leurs clubs respectifs, le Dinamo Zagreb et Norwich. La performance médiocre d'Albian Ajeti, titulaire vendredi soir, pourrait amener le sélectionneur à lancer Itten d'entrée de jeu.

Une oreille à Dublin

Vladimir Petkovic et son staff auront certainement une oreille à l'écoute du match de Dublin. Si le Danemark ne bat pas l'Irlande, la Suisse aura une chance de remporter ce groupe D à condition bien sûr de battre Gibraltar. Terminer à la première place de son groupe est l'assurance de figurer dans les deux premiers chapeaux lors du tirage au sort de la phase finale le 30 novembre à Bucarest.

Même si l'importance de ce tirage au sort doit être relativisée avec une phase de poules qui n'éliminera que huit équipes sur vingt-quatre, il serait ballot de ne pas exploiter un éventuel faux pas danois.

ats