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"Gilets jaunes": l'Assemblée rejette la motion de censure de gauche

Dans la nuit de mercredi à jeudi, peu après minuit, une sixième personne a perdu la vie en lien avec ce conflit, un "gilet jaune" de 23 ans percuté par un poids lourd, à la sortie Avignon-sud de l'A7. © KEYSTONE/EPA/CAROLINE BLUMBERG
Dans la nuit de mercredi à jeudi, peu après minuit, une sixième personne a perdu la vie en lien avec ce conflit, un "gilet jaune" de 23 ans percuté par un poids lourd, à la sortie Avignon-sud de l'A7. © KEYSTONE/EPA/CAROLINE BLUMBERG


Publié le 13.12.2018


L'Assemblée nationale a rejeté sans surprise jeudi soir la motion de censure de gauche contre le gouvernement d'Édouard Philippe pour sa gestion de la crise des "gilets jaunes". Le texte a été voté par seulement 70 députés.

Les trois groupes de gauche - Socialistes, Insoumis, et Communistes - voulaient faire entendre les "cris du peuple" lancés par les "gilets jaunes" avec cette motion et condamner "la politique sociale et fiscale injuste conduite depuis dix-huit mois" par le gouvernement.

Outre les voix de la gauche se sont ajoutées un LR, Franck Marlin, les voix des élus RN, dont celle de Marine Le Pen, ainsi que de Nicolas Dupont-Aignan et Jean Lassalle.

Pour que la motion soit adoptée, il aurait fallu qu'elle soit votée par 289 députés sur 577.

Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou.

"Etre raisonnables"

Le gouvernement a auparavant appelé deux jours après l'attaque de Strasbourg les "gilets jaunes" à "être raisonnables" et à renoncer à leurs manifestations samedi, s'attirant une fin de non-recevoir de certains d'entre eux.

Depuis Bruxelles, le président de la République a déclaré avoir apporté par ses annonces lundi une réponse "à la fois légitime et importante pour la France", à une "colère légitime" du peuple.

Ces décisions, "des choix de véritables accompagnements, des mesures fortes (...) pour que le travail paie mieux dans notre pays", selon Emmanuel Macron, doivent être présentées mercredi prochain dans un projet de loi en Conseil des ministres.

"On ne lâche rien"

"On ne lâche rien, le Ve acte aura bien lieu samedi", lui ont répondu les "gilets jaunes" de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), selon lesquels "la propagande gouvernementale ne passera pas".

A l'extrême droite, Marine Le Pen, sans donner de consignes pour samedi, s'est dite "étonnée" que l'"on cherche à culpabiliser" les "gilets jaunes" qui envisagent de manifester, car ils ne sont pas "les responsables du danger terroriste". Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, a également accusé le gouvernement d'"instrumentaliser" l'attentat de Strasbourg pour "faire taire" les "gilets jaunes".

Le chef de file de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, s'est lui déclaré "douloureusement surpris" que "certains à LREM utilisent" cette attaque "pour peser" sur les "gilets jaunes" .

La CFDT pour ne pas manifester

Mais la pression sur les manifestants est aussi venue de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, selon qui il serait "de bon ton" qu'ils ne manifestent pas samedi, "pour ne pas surcharger la barque des policiers".

Même son de cloche chez Gaël Perdriau, le maire LR de Saint-Etienne, selon qui "le message des gilets jaunes devient inaudible parce que les manifs sont maintenant un support pour les pilleurs et les casseurs".

En visite à Lille, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, a fait état de pertes "entre 25 à 40% de chiffre d'affaires (pour les commerçants) ces derniers week-ends".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, peu après minuit, une sixième personne a perdu la vie en lien avec ce conflit, un "gilet jaune" de 23 ans percuté par un poids lourd, à la sortie Avignon-sud de l'A7.

ats, afp

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