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"Gilets jaunes": "Nous avons fait des erreurs", concède Philippe

Le premier ministre Edouard Philippe va devoir "détailler le calcul et les modalités exactes" des gestes annoncés lundi dernier par Emmanuel Macron (archives). © KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT
Le premier ministre Edouard Philippe va devoir "détailler le calcul et les modalités exactes" des gestes annoncés lundi dernier par Emmanuel Macron (archives). © KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT
Pour Edouard Philippe, le référendum d'initiative citoyenne (RIC) peut être un "bon instrument dans une démocratie" (archives). © KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT
Pour Edouard Philippe, le référendum d'initiative citoyenne (RIC) peut être un "bon instrument dans une démocratie" (archives). © KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT


Publié le 16.12.2018


Le Premier ministre français Edouard Philippe a concédé que l'exécutif n'avait "pas assez écouté les Français" et "fait des erreurs" dans la gestion de la crise des "gilets jaunes". Il a aussi annoncé la tenue d'un débat sur le référendum d'initiative citoyenne (RIC).

"Nous n'avons pas assez écouté les Français. Je reste persuadé qu'ils veulent qu'on transforme ce pays. Je leur dis que leur impatience est la mienne. Nous allons continuer à réparer le pays en les associant davantage", souligne le chef du gouvernement dans une interview au journal Les Echos à paraître lundi et mis en ligne dimanche soir.

Evoquant le RIC, une des principales revendications des "gilets jaunes", M. Philippe affirme qu'il "ne voit pas comment on peut être contre son principe. Le référendum peut être un bon instrument dans une démocratie, mais pas sur n'importe quel sujet ni dans n'importe quelles conditions".

Pas de hausse du Smic pour tous

"C'est un bon sujet du débat que nous allons organiser partout en France. Comme l'est le vote blanc", a ajouté le premier ministre, qui détaille par ailleurs les mesures annoncées par Emmanuel Macron pour apaiser la colère des manifestants.

Le gain de 100 euros net pour les salariés proches du salaire minimum passera "par une hausse massive de la prime d'activité" qui sera versée "dès le 5 février pour compléter le salaire de janvier", affirme-t-il ainsi.

Cette hausse ne concernera donc pas tous les salariés au Smic, car la prime d'activité tient compte de l'ensemble des revenus du ménage. Mais "nous allons élargir le nombre de foyers éligibles (à la prime d'activité), qui passera de 3,8 millions à 5 millions", précise-t-il.

"Cette réforme va bien au-delà des personnes qui sont juste au Smic: tous les salariés célibataires sans enfant auront 100 euros de plus jusqu'à 1560 euros net de revenus. Avec un enfant, une mère célibataire, et elles sont nombreuses sur les ronds-points, pourra percevoir la prime jusqu'à 2000 euros de salaire. Un couple (avec) deux enfants, dont l'un gagne le Smic et l'autre 1750 euros, verra ses revenus augmenter de 200 euros", explique Edouard Philippe.

Une solution "plus juste"

Tous les salariés autour du Smic ne seront donc pas concernés, comme l'avait pourtant indiqué le gouvernement ces derniers jours.

"Cela peut paraître étonnant, mais 1,2 million de salariés autour du Smic se trouvent dans les 30% des foyers français les plus aisés. Notre objectif est d'accroître le pouvoir d'achat des foyers de la classe moyenne, c'est ce qu'ont demandé les 'gilets jaunes ', et dans ce contexte prendre en compte l'ensemble des revenus ne me paraît pas scandaleux", justifie Edouard Philippe.

"Nous avons préféré cette solution à une baisse des cotisations salariales, qui était plus injuste et qui, à ce titre, a déjà été censurée par le Conseil constitutionnel. C'est la proposition du gouvernement mais nous en débattrons naturellement au Parlement", ajoute-t-il.

Edouard Philippe n'a pas précisé le montant de la hausse de la prime d'activité, mais s'il prend en compte la revalorisation automatique du Smic en janvier (23 euros brut), elle devrait être autour de 80 euros.

Soumise à des conditions, notamment de ressources, très complexes, la prime d'activité est destinée actuellement à ceux qui touchent entre 0,5 et 1,2 Smic. Quelque 2,6 millions de personnes en bénéficient actuellement mais beaucoup de personnes qui pourraient y prétendre ne la demandent pas.

"A terme, il faut aussi travailler pour rendre cette prime d'activité plus lisible et plus automatique", admet le Premier ministre.

ats, afp

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