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Gouvernement et indigènes dialoguent pour sortir de la crise

Beaucoup moins nombreux que samedi, quelques dizaines de manifestants défiaient dimanche après-midi la police aux abords du parc Arbolito de Quito, où sont réunis depuis une semaine des milliers d'indigènes en colère. © KEYSTONE/AP/DOLORES OCHOA
Beaucoup moins nombreux que samedi, quelques dizaines de manifestants défiaient dimanche après-midi la police aux abords du parc Arbolito de Quito, où sont réunis depuis une semaine des milliers d'indigènes en colère. © KEYSTONE/AP/DOLORES OCHOA
"Frères indigènes, je vous ai toujours traités avec respect et affection", a lancé le président Lenin Moreno. "Cela n'a jamais été mon intention d'affecter les secteurs les plus démunis (...), les plus pauvres", a insisté ce libéral élu en 2017 sous l'étiquette socialiste. © KEYSTONE/AP/FERNANDO VERGARA
"Frères indigènes, je vous ai toujours traités avec respect et affection", a lancé le président Lenin Moreno. "Cela n'a jamais été mon intention d'affecter les secteurs les plus démunis (...), les plus pauvres", a insisté ce libéral élu en 2017 sous l'étiquette socialiste. © KEYSTONE/AP/FERNANDO VERGARA
Certaines rues de Quito étaient parsemées d'incendies allumées par les manifestants et enveloppées de la fumée blanche des grenades lacrymogènes lancées par les forces de l'ordre. © KEYSTONE/EPA EFE/PAOLO AGUILAR
Certaines rues de Quito étaient parsemées d'incendies allumées par les manifestants et enveloppées de la fumée blanche des grenades lacrymogènes lancées par les forces de l'ordre. © KEYSTONE/EPA EFE/PAOLO AGUILAR
Visage peint et tête coiffée d'une couronne de plumes, le président de la Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur (Conaie), Jaime Vargas, a fustigé "l'improvisation de la politique économique" du président, notant avec regret qu'"on sent que la droite et le FMI gèrent le pays". © KEYSTONE/AP/FERNANDO VERGARA
Visage peint et tête coiffée d'une couronne de plumes, le président de la Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur (Conaie), Jaime Vargas, a fustigé "l'improvisation de la politique économique" du président, notant avec regret qu'"on sent que la droite et le FMI gèrent le pays". © KEYSTONE/AP/FERNANDO VERGARA


Publié le 14.10.2019


Le gouvernement équatorien et le mouvement indigène étaient réunis dimanche à Quito. Ils cherchaient une issue à la crise sociale provoquée par un accord avec le FMI, qui paralyse le pays depuis 12 jours et a fait sept morts et 1300 blessés.

"Frères indigènes, je vous ai toujours traités avec respect et affection", a lancé le président Lenin Moreno en ouverture de cette réunion, organisée dans un centre religieux de la capitale et retransmise à la télévision. "Cela n'a jamais été mon intention d'affecter les secteurs les plus démunis (...), les plus pauvres", a insisté le chef de l'Etat, un libéral élu en 2017 sous l'étiquette socialiste.

La communauté indigène, qui représente un quart de la population, est le fer de lance de la contestation contre les réformes économiques négociées avec le Fonds monétaire international (FMI) en échange d'un prêt de 4,2 milliards de dollars, dont la mesure la plus polémique est le décret 883, qui supprime les subventions au carburant et multiplie par deux les prix à la pompe.

Visage peint et tête coiffée d'une couronne de plumes, le président de la Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur (Conaie), Jaime Vargas, a fustigé "l'improvisation de la politique économique" du président, notant avec regret qu'"on sent que la droite et le FMI gèrent le pays".

Il a réitéré la principale revendication de sa communauté: "Nous demandons l'abrogation du décret 883".

Départ de deux ministres exigé

Cette réunion de dialogue, sous l'égide de l'ONU et de l'Eglise catholique, survient alors que le pays andin est secoué par une vague de manifestations avec, depuis le 3 octobre, sept morts, 1340 blessés et 1152 arrestations, selon le bureau du Défenseur du peuple, organisme public de défense des droits.

Quito, capitale située à 2850 mètres d'altitude, a été le théâtre de débordements d'une violence inédite et de longs affrontements entre manifestants armés de pierres et fusées artisanales et forces de l'ordre tirant grenades lacrymogènes et balles en caoutchouc. Dimanche, des heurts se poursuivaient aux abords du Parlement.

Débordé face à cette situation incontrôlable, le président Moreno, qui avait déjà déplacé le siège du gouvernement à Guayaquil (sud), a décrété le couvre-feu et placé la ville sous contrôle militaire jusqu'à nouvel ordre. "Il y a eu une convulsion sociale et un non-respect des droits humains, une violence démesurée contre le peuple et un terrorisme d'Etat", a dénoncé Jaime Vargas à propos de la répression des forces de l'ordre.

Donc, "comme geste de paix sociale pour le pays (...), nous demandons le départ immédiat (des) deux ministres" de l'Intérieur et de la Défense. "On n'avait jamais vu un niveau de violence brutale comme ces derniers jours", a renchéri Leonidas Iza, président du Mouvement indigène et paysan de Cotopaxi (centre).

Organisation puissante

La communauté indigène souffre de plein fouet des effets du décret sur les carburants: généralement pauvre et travaillant dans l'agriculture, elle voit ses coûts de transport s'envoler pour écouler ses produits.

Puissante et organisée, elle a fait venir ces derniers des milliers de ses membres des Andes et d'Amazonie pour camper à Quito. Et par le passé, elle a déjà renversé trois présidents.

ats, afp

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