La Liberté

Gravures de Picasso enlevées de leur écrin endommagé à Oslo

Les deux oeuvres monumentales ont été dessinées par le génie espagnol et gravées par l'artiste norvégien Carl Nesjar (archives). © KEYSTONE/EPA/Heiko Junge
Les deux oeuvres monumentales ont été dessinées par le génie espagnol et gravées par l'artiste norvégien Carl Nesjar (archives). © KEYSTONE/EPA/Heiko Junge


Publié le 28.07.2020


Malgré les critiques, deux immenses gravures murales dessinées par Pablo Picasso ont été détachées lundi pour être extraites d'un bâtiment d'Oslo promis à la démolition, a annoncé l'opérateur du chantier. Elles doivent être très lentement déplacées.

Enchâssées dans de grandes structures métalliques, les deux oeuvres monumentales dessinées par le génie espagnol et gravées par l'artiste norvégien Carl Nesjar, seront transférées vers un lieu de stockage situé à quelques dizaines de mètres de là, a annoncé Statsbygg, l'entreprise publique norvégienne chargée du chantier.

"L'opération est très lente" et devrait s'achever d'ici à "jeudi ou vendredi", a expliqué un responsable du chantier sur place.

Côté rue, la gravure "Les Pêcheurs" met en scène trois hommes hissant leurs prises dans leur barque. À l'accueil, "La Mouette" représente un volatile gobant, toutes ailes déployées, un poisson. En incluant les structures métalliques, les deux blocs de béton, dont le découpage du mur a pris plusieurs mois, pèsent respectivement 250 tonnes et 60 tonnes.

Attentat de Breivik

Les oeuvres se trouvent à deux endroits différents du "bloc Y", un bâtiment gouvernemental datant de 1969, ainsi nommé en raison de sa forme. Endommagé par le sanglant attentat perpétré à proximité par l'extrémiste Anders Behring Breivik en juillet 2011, ce complexe massif en béton et au style moderniste va être détruit.

Les deux oeuvres doivent être intégrées dans un nouveau bâtiment du gouvernement, prévu pour être achevé en 2025 dans ce quartier des ministères, en plein centre d'Oslo.

Des opposants au projet, en Norvège mais aussi à l'étranger, s'étaient mobilisés ces dernières années pour sauver le bâtiment à la beauté très discutable, appelant à le rénover et à le conserver comme il est prévu pour son voisin le "bloc H".

Outre la sauvegarde d'une oeuvre architecturale typique des années 60, les opposants à la destruction invoquent un argument symbolique: les bâtiments gouvernementaux sont restés debout quand bien même l'extrémiste de droite a tenté de les abattre et, avec eux, la démocratie.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11