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Guaido reconnu comme président par une quinzaine de pays européens

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Le Royaume-Uni et l'Espagne reconnaissent le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido comme président du Vénézuela (archives). © KEYSTONE/AP/FERNANDO LLANO
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Juan Guaido considère Nicolas Maduro comme un usurpateur pour s'être fait réélire lors d'une élection contestée par une grande partie de la communauté internationale, avec ses adversaires en prison ou en exil. © KEYSTONE/AP/FERNANDO LLANO
Juan Guaido considère Nicolas Maduro comme un usurpateur pour s'être fait réélire lors d'une élection contestée par une grande partie de la communauté internationale, avec ses adversaires en prison ou en exil. © KEYSTONE/AP/FERNANDO LLANO


Publié le 04.02.2019


L'opposant vénézuélien Juan Guaido a reçu lundi un important soutien international. Une quinzaine de capitales européennes l'ont reconnu comme président par intérim du Venezuela, aussitôt accusées par Caracas de "soutenir les plans putschistes" des Etats-Unis.

Espagne en tête, 16 pays de l'UE dont le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Portugal ont franchi le pas lundi au lendemain de l'expiration d'un ultimatum européen demandant au président Nicolas Maduro d'organiser des élections.

Ces soutiens dénoncés par la Russie, l'un des principaux alliés de Nicolas Maduro, s'ajoutent à ceux des Etats-Unis, du Canada et d'une douzaine de pays d'Amérique latine, dont la Colombie et le Brésil frontaliers du Venezuela.

"C'est votre reconnaissance, celle des Vénézuéliens, qui n'ont jamais cessé de lutter pour rétablir la démocratie", a déclaré Juan Guaido, 35 ans, en remerciant ces pays.

L'Italie bloque une déclaration commune

L'Union européenne reste cependant divisée: l'Italie, dans une position plus attentiste, a bloqué une déclaration commune de l'UE, selon des sources diplomatiques à Bruxelles.

La Suisse, pour sa part, continue de suivre attentivement et avec inquiétude les événements au Venezuela, indique le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), interrogé par Keystone-ATS. "Elle engage les parties en présence à faire preuve de retenue et à résoudre la crise politique dans le respect de la Constitution", ajoute le DFAE, qui rappelle que la Suisse ne reconnaît en principe que des États, pas des gouvernements.

De son côté, le Venezuela a annoncé qu'il allait réévaluer "intégralement" ses relations diplomatiques avec les pays européens reconnaissant Juan Guaido, les accusant de "soutenir les plans putschistes" en suivant le "scénario des Etats-Unis".

Satisfaction à Washington

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo s'est pour sa part félicité du pas franchi par ces pays, invitant tous les autres Etats à faire de même.

Washington, qui avait reconnu M. Guaido dès le jour de son auto proclamation comme président, avait réaffirmé dimanche que le recours à l'armée américaine était "une option" envisagée face à la crise.

Juan Guaido, le président social-démocrate de l'Assemblée nationale, contrôlée par l'opposition, s'est autoproclamé président par intérim le 23 janvier, en invoquant la Constitution.

Il considère Nicolas Maduro comme un usurpateur pour s'être fait réélire lors d'une élection contestée par une grande partie de la communauté internationale, avec ses adversaires en prison ou en exil. Nicolas Maduro a lui rejeté l'ultimatum des Européens.

Groupe de Lima

Parallèlement lundi, Ottawa accueillait une réunion de crise des ministres des affaires étrangères du Groupe de Lima, à laquelle le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo devait participer par vidéoconférence.

En ouverture, le Premier ministre canadien Justin Trudeau y a annoncé une aide de 53 millions de dollars canadiens (35 millions d'euros) destinée au peuple vénézuélien.

Pour préserver sa "crédibilité", l'ONU a de son côté décidé de ne participer à aucun des groupes discutant du Venezuela. Son secrétaire général Antonio Guterres s'est en revanche dit disposé à aider les deux camps "à trouver une solution politique".

L'armée reste fidèle au régime

Soutenu par la Russie, la Chine, Cuba, la Corée du Nord et la Turquie, M. Maduro, 56 ans, accuse les Etats-Unis d'orchestrer un coup d'Etat. Il a confié, dans un entretien lundi à la chaîne de télévision italienne SkyTG24, avoir écrit au pape François pour demander son aide et sa médiation.

L'héritier d'Hugo Chavez a rassemblé samedi des milliers de ses partisans à Caracas, exhortant l'armée, pilier de son régime, à resserrer les rangs. Juan Guaido offre de son côté une amnistie aux militaires s'ils le rejoignent. Jusqu'ici sans succès.

ats, afp

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