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Guerre commerciale: d'importants différends subsistent, selon Pékin

Steven Mnuchin - le deuxième depuis le gauche - dirige la délégation américaine dans les entretiens avec la Chine. © KEYSTONE/AP/MARK SCHIEFELBEIN
Steven Mnuchin - le deuxième depuis le gauche - dirige la délégation américaine dans les entretiens avec la Chine. © KEYSTONE/AP/MARK SCHIEFELBEIN


Publié le 04.05.2018


Les Etats-Unis et la Chine "ont reconnu que d'assez importants différends subsistaient" concernant leurs contentieux commerciaux. Cette déclaration intervient à l'issue de deux jours de pourparlers menés à Pékin par une délégation américaine de haut niveau.

"Les deux parties ont reconnu qu'il subsistait d'assez importants différends sur certains problèmes et qu'il faudrait continuer à intensifier le travail" de négociation "pour obtenir des avancées supplémentaires", a rapporté vendredi Chine nouvelle, sans livrer de détails.

Une délégation menée par le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin était jeudi et vendredi à Pékin pour tenter d'éviter une guerre commerciale entre les deux puissances. Elle doit en principe quitter le pays vendredi soir.

L'enjeu de cette visite était de taille, moins de trois semaines avant l'entrée en vigueur attendue de droits de douane punitifs aux Etats-Unis sur quelque 50 milliards de dollars (49,9 milliards de francs) d'exportations chinoises.

La délégation de M. Mnuchin et le vice-premier ministre chinois Liu He, un très proche du président Xi Jinping ayant la haute main sur la politique économique du géant asiatique, "ont eu des discussions franches, efficaces et constructives", a noté l'agence étatique.

"Les deux parties ont pleinement échangé leurs vues sur l'augmentation des exportations américaines vers la Chine, les échanges de services, les investissements bilatéraux, la protection de la propriété intellectuelle, les barrières tarifaires ou non-tarifaires, et elles sont arrivées à quelques consensus sur certains sujets", souligne Chine nouvelle, sans précisions.

Liste détaillée de demandes

Les deux pays "ont convenu de rester en étroite communication" et ont mis en place pour cela "un mécanisme de travail", selon le média officiel. Les Etats-Unis ont remis à leurs interlocuteurs "une liste détaillée de demandes", avait déclaré à Washington le conseiller économique du vice-président Mike Pence, Mark Calabria, selon des propos rapportés par l'agence financière Bloomberg.

Washington souhaite que les droits de douane chinois soient ramenés au niveau des droits imposés par les Américains, avait précisé M. Calabria. Les Etats-Unis, qui réclament une réduction de 100 milliards de dollars du déficit des échanges avec la Chine (375 milliards de dollars en 2017 selon Washington), entendent obtenir une plus grande ouverture du marché chinois.

Ils exigent également une protection renforcée des droits de propriété intellectuelle, fustigeant les co-entreprises "forcées" et transferts technologiques imposés par Pékin aux sociétés étrangères.

La Chine se dit prête à répliquer aux sanctions de Washington avec des taxes sur 50 milliards de dollars de produits américains importés (soja, automobiles, boeuf...)

"Ultimatum" au Brésil

Le Brésil s'est, quant à lui, dit contraint d'accepter des quotas sur les importations d'acier et l'aluminium pour éviter la surtaxe imposée par les Etats Unis. Une source gouvernementale a dénoncé un "ultimatum" américain.

À l'instar d'autres pays, le Brésil a été exempté temporairement des taxes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, promulguées le 8 mars par le président américain Donald Trump.

Le gouvernement américain a annoncé lundi avoir passé "des accords de principe" avec l'Argentine, l'Australie et le Brésil, dont les détails "devraient être finalisés prochainement". Mais le Brésil, deuxième exportateur d'acier et d'aluminium vers les Etats-Unis après le Canada, estime que des quotas ont été imposés "sans possibilité de négociation additionnelle", a expliqué la source gouvernementale.

"Le 26 avril, les autorités américaines ont communiqué leur intention d'interrompre les négociations et d'appliquer la surtaxe" si le Brésil n'acceptait pas des "quotas restrictifs unilatéraux" sur ses exportations, a-t-elle ajouté.

ats, afp, reu

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