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Guterres tente de reprendre la main sur les droits de l'homme

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a cherché à répondre aux critiques sur son manque de résolution en lançant à Genève un appel à l'action sur les droits de l'homme. © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a cherché à répondre aux critiques sur son manque de résolution en lançant à Genève un appel à l'action sur les droits de l'homme. © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a cherché à répondre aux critiques sur son manque de résolution en lançant à Genève un appel à l'action sur les droits de l'homme. © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a cherché à répondre aux critiques sur son manque de résolution en lançant à Genève un appel à l'action sur les droits de l'homme. © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 24.02.2020


Le secrétaire général de l'ONU, critiqué pour sa tiédeur sur les droits de l'homme, a tenté depuis Genève de reprendre la main avec un appel à l'action. Human Rights Watch (HRW) reste prudente, l'appelant à blâmer nommément ceux qui violent ces droits.

Les Etats ne peuvent s'appuyer sur leurs intérêts "comme prétexte pour violer les droits de l'homme", a dit lundi Antonio Guterres au début du Conseil des droits de l'homme. "Les droits de l'homme sont attaqués" et "l'Etat de droit s'effrite", a-t-il à nouveau dit.

Le secrétaire général a été régulièrement ciblé, récemment par des ONG et d'anciens hauts responsables onusiens, pour un manque de résolution à défendre les droits de l'homme. Du changement climatique à la montée de l'extrémisme en passant par la faim dans le monde ou les difficultés économiques, M. Guterres a appelé à la mobilisation de tous les acteurs.

Face aux "divisions qui s'étendent" dans la société, il a lancé un appel à l'action en sept points. Il demande aux Etats de mettre les droits de l'homme au centre de leur action sur les Objectifs de développement durable (ODD). La société civile doit pouvoir davantage participer et le secrétaire général promet une nouvelle politique au sein de l'ONU pour lui donner davantage de poids.

Mais tous les acteurs doivent avoir cette possibilité, selon lui. Un souhait également relayé dans son discours par la Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet qui présentera jeudi son rapport habituel où elle dénonce les pays responsables de violations.

Libertés réprimées

De son côté, M. Guterres a relevé que les droits de l'homme peuvent permettre d'éviter des conflits. Vingt-cinq ans après la plateforme de Pékin pour les droits des femmes, il demande davantage sur cette question. Ces droits sont en recul et le nombre de féminicides est "alarmant".

Il s'est félicité de la parité, pour la première fois, entre hommes et femmes parmi 180 secrétaires généraux adjoints et sous-secrétaires généraux de l'ONU atteinte début janvier. Une situation qu'il veut élargir à l'ensemble du système de l'ONU d'ici 2028.

Autre problème, de plus en plus de lois répriment les libertés fondamentales. Journalistes, défenseurs des droits de l'homme ou militants pour le climat sont eux victimes de ces politiques, relève M. Guterres. Il souhaite étendre la participation des jeunes, qui seront les plus affectés par la crise climatique. Il doit dialoguer mardi avec un certain nombre d'entre eux à Genève.

Discours salué par la Suisse

Lundi, il a répété aussi son inquiétude sur les nouvelles technologies qui permettent d'identifier tous les individus. Il va plaider pour que les droits humains "s'appliquent en ligne" et pour la protection des données.

La Suisse salue elle le discours du secrétaire général. "Il y a deux possibilités. Soit nommer et blâmer mais s'isoler, soit le dialogue", a dit à Keystone-ATS le conseiller fédéral Ignazio Cassis. "Il faut voir laquelle apporte le plus de résultats vingt ans plus tard. La Suisse a toujours choisi le dialogue".

De son côté, le directeur exécutif de HRW a considéré que l'initiative lancée lundi par M. Guterres "était plus que jamais" indispensable. Mais Kenneth Roth lui demande de cibler les gouvernements qui perpètrent des "violations graves des droits de l'homme".

De la Chine avec l'internement des Ouïghours à la Birmanie sur les Rohingyas en passant par les bombardements russo-syriens à Idleb. L'appel "sera couronné de succès" seulement si le secrétaire général "ne recule pas" lorsqu'il faut nommer les responsables, ajoute le directeur exécutif.

ats

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