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Homicide à Morges: le suspect venait de sortir de prison

Le meurtrier présumé de Morges était surveillé pour d'éventuels liens avec le terrorisme islamiste (photo d'illustration). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le meurtrier présumé de Morges était surveillé pour d'éventuels liens avec le terrorisme islamiste (photo d'illustration). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le meurtrier présumé de Morges était surveillé pour d'éventuels liens avec le terrorisme islamiste (photo d'illustration). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le meurtrier présumé de Morges était surveillé pour d'éventuels liens avec le terrorisme islamiste (photo d'illustration). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 16.09.2020


Le meurtrier présumé de Morges (VD) était surveillé pour d'éventuels liens avec le terrorisme islamiste. Ce Turco-Suisse de 26 ans, accusé d'avoir poignardé un homme samedi soir dans un restaurant, était sorti de prison en juillet dernier.

Il avait été arrêté et placé en détention provisoire en avril 2019 suite à un incendie criminel dans une station-service de Prilly (VD). C'est au cours de cette affaire que les enquêteurs vaudois sont tombés "sur des indices de possibles antécédents djihadistes", écrit mercredi le Ministère public de la Confédération (MPC) dans un communiqué.

Le MPC ajoute que cet individu était déjà dans le viseur du Service de renseignement de la Confédération (SRC) depuis 2017, "en raison de consommation et de diffusion de propagande djihadiste."

Selon la RTS, qui cite une source proche de l'enquête, le prévenu est passé aux aveux après l'agression de Morges. Il a effectivement reconnu avoir agi au nom du djihadisme, "par vengeance contre l'Etat suisse" et pour "venger le Prophète". Il s'en est pris à un quidam représentant la population suisse, toujours selon cette source. Contacté par Keystone-ATS, le MPC n'a voulu ni confirmer ni infirmer cette information.

Libéré en juillet

Après plusieurs mois en détention provisoire suite à l'incendie à Prilly, le suspect a été libéré en juillet dernier par le Tribunal des mesures de contrainte. Le Ministère public explique qu'il s'est appuyé sur une expertise psychiatrique pour demander cette remise en liberté.

Celle-ci était toutefois conditionnée à plusieurs contraintes: couvre-feu nocturne, obligation de s'annoncer et interdiction de port d'armes. Jusqu'à samedi soir, le MPC n'a été informé d'aucune violation "qui aurait justifié une nouvelle mise en détention", poursuit le communiqué.

Internement psychiatrique

Selon la RTS qui s'appuie toujours sur des sources proches de l'enquête, le MPC aurait toutefois demandé que le prévenu soit interné dans un établissement psychiatrique, estimant que sa santé psychique se dégradait et qu'il se montrait peu coopératif. Cependant, faute de place, ce dernier était libre le soir où il est passé à l'acte.

Dans un démenti diffusé en soirée, le Département de l'environnement et de la sécurité (DES) vaudois affirme qu'aucune autorité vaudoise n'a été saisie d'une décision du MPC ordonnant l'internement psychiatrique du prévenu après sa relaxation au mois de juillet. "Partant, il est faux d’affirmer que le prévenu est resté en liberté faute de place dans une institution psychiatrique".

Une nuit de cavale

L'attaque a eu lieu samedi soir vers 21h20 dans un restaurant kebab, situé près de la gare de Morges. La victime, décédée sur place, est un ressortissant portugais de 29 ans. Il se trouvait avec sa compagne lorsque l'assaillant leur a foncé dessus avec un couteau.

Après une nuit de cavale, l'agresseur a été arrêté dimanche à Renens par la police vaudoise. Dès le lendemain, l'enquête était reprise par le MPC en raison du caractère éventuellement terroriste de l'affaire.

A Morges, une centaine de personnes ont rendu hommage à la victime lundi soir sur les lieux du drame. L'homme décédé était établi dans la région et travaillait dans une entreprise de transport et déménagement.

ats

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