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Honduras: 30 à 50 ans de prison pour l'assassinat de l'écologiste Caceres

Accusés de l'assassinat de Berta Caceres au tribunal de Tegucigalpa © KEYSTONE/AP/FERNANDO ANTONIO
Accusés de l'assassinat de Berta Caceres au tribunal de Tegucigalpa © KEYSTONE/AP/FERNANDO ANTONIO


Publié le 03.12.2019


La justice du Honduras a condamné lundi soir sept hommes à des peines d'emprisonnement de 30 à 50 ans pour l'assassinat de Berta Caceres. Cette écologiste indigène avait été abattue le 2 mars 2016 pour s'être opposée à la construction d'un barrage.

La militante avait été tuée dans sa maison de La Esperanza, à environ 200 km de Tegucigalpa. Elle avait reçu de nombreuses menaces de mort parce qu'elle mobilisait les indiens lencas contre la construction d'une centrale hydro-électrique sur le territoire de cette ethnie, à laquelle elle appartenait.

Outre une peine de 34 ans de prison ferme pour le cas Caceres, les quatre tueurs à gages ont été condamnés à 16 ans supplémentaires pour la tentative d'assassinat du Mexicain Gustavo Castro, qui se trouvait en compagnie de l'indigène écologiste ce soir-là. Touché par plusieurs tirs, M. Castro avait été laissé pour mort.

Major de l'armée condamné

Le major de l'armée Mariano Diaz, un responsable du groupe électrique Desarrollos Energéticos S.A. (DESA) qui construisait la centrale, Sergio Rodríguez, et l'ancien chef de la sécurité de DESA, Douglas Bustillo, qui étaient accusés d'avoir organisé l'assassinat, écopent de 30 ans ferme.

Selon les faits relatés devant le tribunal, deux hommes avaient fait irruption dans la maison de la militante dans la nuit du 2 au 3 mars 2016, et l'avaient abattue. Le prix de l'assassinat de la coordinatrice du Conseil des organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH) avait été fixé à 4000 dollars. La défense a 20 jours pour faire appel.

Le chantier de la centrale hydro-électrique Agua Zarca, sur le fleuve Gualcarque, était paralysé par les manifestations organisées par le COPINH. Les responsables de DESA étaient convaincus que le projet pourrait être mené à bien une fois que Berta Caceres aurait été éliminée, selon le tribunal.

Le président du groupe électrique DESA, David Castillo, en prison provisoire depuis mars 2018, est en attente de jugement dans cette affaire.

ats, afp

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