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Ikea Suisse espère boucler 2019/20 à l'équilibre malgré la crise

La dirigeante d'Ikea Suisse chiffre le manque à gagner en raison de la pandémie à 110 millions de francs (archives). © KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN
La dirigeante d'Ikea Suisse chiffre le manque à gagner en raison de la pandémie à 110 millions de francs (archives). © KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN


Publié le 13.07.2020


Durement affectée par près de deux mois de fermeture complète de ses points de vente, la filiale helvétique du géant de l'ameublement Ikea caresse toujours l'espoir de boucler son exercice décalé 2019/20 clos fin août, sur des chiffres semblables à l'année précédente.

"Nous avons dû fermer notre magasin au Tessin le 14 mars et tous les points de vente en Suisse quelques jours plus tard, jusqu'au 11 mai", a rappelé dans un entretien à AWP Jessica Anderen, qui a repris en octobre dernier les rênes d'Ikea Suisse. Pendant la période de verrouillage, l'entreprise a pu poursuivre ses activités exclusivement via sa plateforme de vente en ligne.

La dirigeante chiffre le manque à gagner en raison de la pandémie à 110 millions de francs, mais "nous en avons déjà récupéré 50% en l'espace de six semaines", assure-t-elle.

Malgré l'impact de la crise, la direction d'Ikea Suisse espère encore pouvoir terminer l'exercice à l'équilibre, sous réserve de l'évolution de la situation sur le front sanitaire. L'année dernière, l'entreprise avait généré un chiffre d'affaires de 1,14 milliard de francs.

Explosion des ventes en ligne

"Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions, mais il semble que la clientèle ait changé ses habitudes de consommation dans un laps de temps très court", a déclaré la dirigeante, en référence à l'explosion de l'e-commerce, qui a atteint en deux mois l'objectif que s'était fixé l'entreprise à un horizon de trois ans.

Depuis le début de l'année fiscale (septembre), la part des ventes générées en ligne a bondi de 9% à environ 17%. "C'est ce que nous voulions réaliser au cours des deux prochaines années", a signalé Mme Anderen, qui s'attend à voir la contribution de ce segment se stabiliser autour de 13% d'ici la fin de l'année.

"Nous avons connu un bon premier semestre, et nous avons réalisé fin février que nous serions confrontés à un défi inédit au niveau global", a-t-elle ajouté, saluant la rapidité avec laquelle ont été mises en place des alternatives sans contact, comme par exemple le service "click & collect drive-in" élaboré "en un temps record de seulement 5-6 jours".

Aide publique déclinée

Le 6 avril, l'entreprise a sollicité l'aide publique pour financer des mesures de chômage partiel. Au plus fort de la crise, celles-ci concernaient environ 40% des quelque 2800 employés que compte le groupe dans ses neuf points de vente helvétiques.

"Lorsque le gouvernement a annoncé l'assouplissement des mesures de confinement, nous nous sommes rendus compte que nous pouvions en assumer nous-mêmes les coûts et nous avons retiré notre demande le 11 juin", a poursuivi Mme Anderen, soulignant que nombre d'entreprises auraient sans doute plus besoin qu'Ikea des fonds mis à disposition par les autorités.

Interrogée sur les mesures d'économies mises en place pour faire face à la crise, la nouvelle directrice d'Ikea Suisse a botté en touche, insistant sur le fait que l'entreprise s'est efforcée de garantir la sécurité de ses clients et de ses collaborateurs et d'adapter son activité à la forte demande en ligne.

La pandémie va avoir une incidence sur l'ouverture prévue en 2022 du dixième magasin en Suisse de l'enseigne de meubles suédoise, à Riddes en Valais. "Le projet est toujours à l'ordre du jour, mais en raison de la crise sanitaire, nous devons revoir le calendrier", a reconnu Mme Anderen.

ats, awp

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